Le candidat « indépendant » à l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024, le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, n’est pas sorti en campagne électorale qui a débuté officiellement ce jeudi 15 août et qui se poursuivra durant une vingtaine de jours. Ses deux rivaux, le président du MSP, Abdelaali Hassani, et le premier secrétaire national du FFS, Youcef Aouchiche, ont choisi d’entamer leurs campagnes par des sorties de proximité dans Alger.
C’est le coup de starter donc ce jeudi pour la campagne électorale pour la présidentielle du 7 septembre. Une entame de joutes qui, contrairement aux rendez-vous électoraux passés, a manqué de se hisser en grand événement politique, du fait qu’elles se déroulent en plein été et, de surcroît, en période de grandes chaleurs, et du manque d’enthousiasme des citoyens en raison du maigre enjeu qu’elles charrient.
Le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas prévu de sortie électorale en ce premier jour des joutes, préférant laisser le soin aux partis et associations qui soutiennent sa candidature d’animer la campagne à son profit. Ainsi, sous le slogan « Pour une Algérie triomphante », le FLN est allé faire campagne à Mostaganem, le Mouvement El Bina à Tindouf, le Front El Moustakbel à Tamanrasset, tandis que le RND ne s’est pas éloigné d’Alger.
La direction de campagne électorale du candidat Tebboune, confiée au ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Brahim Merad, mis en congé spécial jusqu’au 4 septembre, n’a pas divulgué le programme de sorties sur le terrain du président de la République sortant. Cependant, tout porte à croire, que ce dernier, âgé de 79 ans, ne va pas s’adonner à un marathon électoral. Il est fort à parier qu’il se contentera de quelques grands meetings dans quelques grandes villes.
Durant son premier mandat qui s’achève, le président Tebboune n’a d’ailleurs pas été friand de sorties sur le terrain pour des visites de travail et d’inspection. En près de cinq ans, Abdelmadjid Tebboune s’est rendu dans moins d’une dizaine de wilayas, la toute dernière étant la wilaya de Tizi-Ouzou qu’il a visité au début du mois de juillet dernier. Une visite que les observateurs ont considéré être le point de départ effectif de la campagne électorale du candidat Tebboune.
Président de la République sortant, le candidat indépendant, Abdelmadjid Tebboune, part en compétition avec l’avantage du soutien de médias publics et parapublics qui ont déjà entrepris de vernir le bilan de son premier mandat, servis en la matière par une propagande officielle tous azimuts autour des réalisations. Il part aussi en compétition sans contradicteurs parmi ses rivaux. Il joue une partie facile, autrement dit.
Le candidat du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abdelaali Hassani, qui mène campagne sous le slogan « opportunité », a le profil de candidat lisse, qui ne se risquera pas dans des polémiques avec qui que ce soit, surtout pas avec la candidat Tebboune avec qui il partage d’ailleurs l’essentiel de la vision politique, notamment sur les grands dossiers diplomatiques. Abdellali Hassani est allé ce jeudi matin dans les venelles de la Casbah d’Alger et l’après-midi, il a poussé jusqu’à Blida pour un pèlerinage électoral dans la pure tradition du parti depuis feu Mahfoud Nahnah.
Le candidat du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, qui mène campagne sous le slogan « visions pour demain », a entamé son parcours initiatique par une campagne de proximité dans Alger, dans le quartier de Bab El Oued notamment où il s’est rendu jeudi matin. Le candidat Aouchiche a le pari délicat de faire voter la Kabylie, une région qui, de tradition, vote peu et où le FFS a le principal de son assise militante.
