Prise visiblement sans avoir totalement cerné les modalités précises quant à sa mise en pratique, la suspension des opérations commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, décidée par l’Algérie au début du mois de juin 2022, poursuit de faire l’objet de précisions.
Aux Douanes algériennes qui, le 23 juin dernier, avaient fait part des difficultés rencontrées s’agissant de l’application de la mesure, l’association des Banques et établissements financiers (ABEF), le canal par lequel le ministère des finances a pris l’habitude de communiquer avec les banques, a apporté, le samedi 23 juillet, de nouvelles précisions.
Les Douanes se sont demandé si la mesure, édictée par la même ABEF et qui devait entrer en vigueur le 9 juin 2022, soit au lendemain de la suspension par Alger du traité d’amitié algéro-espagnol, concernait les marchandises achetées avant cette date butoir, les marchandises d’origines espagnoles venues d’autres pays et les marchandises non espagnoles en provenance d’Espagne.
Dans sa note de précision, l’ABEF précise juste que la mesure « ne concerne pas les opérations d’importation ou d’exportation des biens et services en provenance d’Espagne ou d’origine espagnole, domiciliées avant le 9 juin et pour lesquels les mouvements de marchandises ont été effectués avant ».
L’association précise également que la mesure ne concerne pas les marchandises en provenance d’Espagne ou d’origine espagnole envoyées avant le 9 juin.
Autrement dit, après le 9 juin 2022, les opérations d’importation ou d’exportation entre l’Algérie et l’Espagne ont été bel et bien suspendues. La nouvelle note de l’ABEF a le mérite de le confirmer, si besoin est. Car, dans sa polémique avec l’Union européenne au sujet de la fameuse mesure, l’Algérie avait, un moment, laissé douter du « bien fondé » de la décision répercutée par l’ABEF.
« S’agissant de la prétendue mesure d’arrêt par le gouvernement des transactions courantes avec un partenaire européen, elle n’existe en fait que dans l’esprit de ceux qui la revendiquent et de ceux qui se sont empressés de la stigmatiser », avait réagi la commission algérienne auprès de l’Union européenne.