Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a mis fin aux fonctions de Mohamed Boukhari à la tête du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations. Pour lui succéder, c’est un visage bien connu qui revient sur le devant de la scène : Kamel Rezig.
Ancien ministre du Commerce, Rezig est une figure haute en couleurs ayant marqué les premiers gouvernements de Tebboune. Il s’est souvent retrouvé sous le feu des projecteurs… et pas toujours pour les bonnes raisons.Durant son précédent passage au gouvernement, Kamel Rezig a multiplié les annonces choc et les mesures controversées.
On se souvient notamment de sa décision en 2022 d’interdire la vente d’huile de table aux mineurs, en pleine période de pénurie. L’argument ? Des spéculateurs utiliseraient des enfants pour contourner les règles. Une mesure qui a suscité une avalanche de critiques, perçue comme symptomatique d’un manque de solutions structurelles.Autre épisode marquant : sa note de service appelant à sanctionner – jusqu’au licenciement – les fonctionnaires grévistes de son ministère. Une directive qui a été largement dénoncée comme une atteinte au droit constitutionnel de grève.
Et ce n’est pas tout. En janvier 2023, il avait a lancé une campagne nationale visant à interdire les produits arborant les couleurs de l’arc-en-ciel, associées, selon lui, au drapeau LGBT. Cette initiative, dirigée par le ministre du Commerce Kamel Rezig, a conduit à la saisie et à la destruction de plus de 38 000 articles, notamment des jouets, des articles scolaires et des exemplaires du Coran, jugés contraires aux valeurs religieuses et morales de la société algérienne.Cette initiative a suscité des critiques. certains observateurs estimant que le gouvernement devrait se concentrer sur des problèmes économiques plus pressants.
En pleine pandémie de Covid-19, alors que le gouvernement appelait à éviter les rassemblements, Rezig publiait allègrement sur les réseaux sociaux des photos de ses visites de l’Aïd à Boufarik. Un moment qui a entamé sa crédibilité à un moment où la rigueur devait être exemplaire.
Mohamed Boukhari, limogé du Commerce, prend, lui, la tête du Conseil national économique, social et environnemental à la place de Rabia Kherfi.