Nabil Mellah, fondateur et dirigeant du laboratoire pharmaceutique Merinal, retrouve la liberté, après avoir purgé sa peine. Arrêté le 6 mai 2021, il avait été condamné en première instance, le 31 juillet 2022, à quatre ans de prison ferme par le tribunal de Sidi M’hamed, une peine confirmée par la Cour d’Alger le 4 décembre de la même année, à l’issue d’un procès en appel marqué par plusieurs ajournements.
À l’origine de cette affaire : une plainte émanant du ministère de l’Industrie pharmaceutique, reprochant à Vapropharm, filiale du groupe Merinal , « d’avoir importé et vendu à perte un médicament ». Des accusations traduites sur le plan judiciaire en « blanchiment d’argent » et « infraction à la législation sur les mouvements de capitaux ».
L’enquête préliminaire, menée par les services de la Gendarmerie nationale, avait considéré que l’alignement du prix du médicament sur l’offre la plus basse dans le cadre d’un appel d’offres de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) – à la demande même de cette dernière – constituait une vente à perte.
Les défenseurs de Nabil Mellah, quant à eux, ont toujours soutenu que la différence entre le prix de référence enregistré au ministère et le tarif consenti à la PCH était intégralement couverte par Aspen, fournisseur sud-africain de Merinal. En d’autres termes, aucun manque à gagner n’aurait été enregistré par le laboratoire, rendant discutable la notion même de préjudice financier.
Au-delà du volet judiciaire, Nabil Mellah demeure une figure respectée de l’industrie pharmaceutique algérienne.
Patron engagé, il a longtemps milité pour un climat des affaires plus sain, plus lisible, et a porté la voix des producteurs locaux au sein de l’Union nationale des opérateurs en pharmacie (Unop). Il a également été actif dans le mouvement citoyen « Mouwatana » et compte parmi les actionnaires d’Interface Médias, maison mère de Maghreb Émergent et de Radio M.