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Comment les géants de la tech alimentent le discours de haine à Djelfa et en Kabylie pendant les élections

Le discours de haine en Algérie n’est plus seulement le produit des tensions politiques et sociales, il est désormais orienté et amplifié par des outils numériques, fruit d’une conception algorithmique qui privilégie l’interaction et le profit.


En février 2023, le journaliste algérien Saad Bouakba a publié une chronique dans laquelle il qualifiait les habitants de la région de Djelfa de « vaches et moutons politiques ». Bien qu’il ait nié toute intention d’insulte, affirmant que ses propos relevaient de la satire journalistique, il n’échappa pas aux sanctions judiciaires.

Dans cet article, diffusé sur le site El Madar, Bouakba a employé des formules sarcastiques à l’égard de la wilaya de Djelfa et de ses habitants, en commentant le choix de la localité de Berrine pour accueillir un projet qatari d’élevage bovin. Il estimait que cette initiative constituait une « promotion » pour la région, déjà réputée pour son élevage ovin.

Ces propos ont provoqué une vive indignation parmi les habitants de cette wilaya, située à environ 300 km au sud d’Alger et connue pour son cheptel de moutons. Des associations et organisations locales ont alors déposé une plainte contre Bouakba, journaliste chevronné de 79 ans, célèbre pour sa plume mordante, notamment lorsqu’il écrivait sur les élections. Il était accusé d’incitation à la haine et d’atteinte à la dignité des habitants de cette région arabophone.

Bouakba fut convoqué pour enquête, placé sous contrôle judiciaire et poursuivi pour « discours de haine ». En octobre 2023, le procureur requit à son encontre cinq ans de prison ferme et une amende de 500.000 dinars algériens.

Selon son avocat, Abdelghani Badi, le texte de Bouakba relevait de la satire, ce que l’on appelle une « blague médiatique », et ne remplissait pas les critères du discours de haine, puisqu’il ciblait l’exploitation politique des habitants lors des élections. Le journaliste fut condamné à un an de prison, dont six mois ferme. En appel, la peine fut réduite à deux mois avec sursis, assortis d’une amende de 20.000 dinars algériens.

Fait notable : malgré l’allègement en appel, l’application de la loi relative au discours de haine contre Saad Bouakba contraste avec l’absence de poursuites pour d’autres formes de propos virulents ou polémiques diffusés sur les réseaux sociaux. Parmi eux, l’apparition d’une page intitulée « Archives du Chat et pionniers de la conscience » après la suppression d’une précédente page tenue par une personne connue sous le pseudonyme « Le Chat ». La nouvelle page reprenait des publications de l’ancienne, jugées par certains comme incitatrices ou offensantes envers la région de Kabylie.

Quand la ville de Djelfa devient une plaisanterie électorale

La vague de moqueries et de railleries visant la wilaya de Djelfa s’est largement propagée sur les réseaux sociaux, au point que la région est devenue un sujet récurrent de sarcasmes à chaque échéance électorale, avant comme après le scrutin.

Sur fond de musique d’un film historique, un militant algérien a publié sur la plateforme TikTok une vidéo satirique exprimant sa position à l’égard de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024. Dans cette vidéo, il affirmait ne pas avoir participé au vote, ajoutant sur un ton moqueur : « Elle est intacte, crois-tu que j’habite à Djelfa, peut-être ? », autrement dit : « Ma main est propre, tu crois que je vis à Djelfa ? », en référence ironique aux habitants de cette région, et au fait que sa main ne portait pas la trace de l’« encre bleue » apposée lors du vote.

Cette mise en scène reprenait, sur un mode humoristique, une scène du film “Fajr el Islam” (L’Aube de l’Islam), dans laquelle l’un des personnages feint d’avoir la main paralysée après avoir brisé une statue païenne, sous le courroux supposé de « la divinité ». La vidéo illustre ainsi une critique moqueuse associée aux habitants de Djelfa, souvent décrits comme acquis au pouvoir et participant massivement aux élections, un cliché qui alimente les débats et la rhétorique haineuse sur les réseaux sociaux.

En contrepoint, une page Facebook relayant un article du site Djelfa Info publiait un classement de la wilaya selon son taux de participation aux scrutins des dernières années. Ce classement la plaçait au 17ᵉ rang national, avec un taux de 58 %, contredisant ainsi l’image stéréotypée qui circule à son sujet.

La fréquence de ce discours visant les habitants de Djelfa et de la Kabylie s’est accrue avec le Hirak de 2019, notamment à travers des pages incitant à la haine contre les populations de ces deux régions.

Payer pour la haine : des campagnes financées qui alimentent le discours régionaliste dans l’espace numérique

Lors de l’élection algérienne du 7 septembre 2024, les réseaux sociaux ont été le théâtre d’une intensification du discours régionaliste et de l’emploi de termes polarisants. Ce discours n’était ni spontané ni circonstanciel : il s’inscrivait dans un schéma récurrent, réactivé à chaque échéance électorale.

Ce qui inquiète, c’est que cette rhétorique ne s’est pas propagée uniquement par les publications d’utilisateurs ordinaires, mais qu’elle a été amplifiée et renforcée par des campagnes publicitaires payantes sur des plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok et YouTube. Ces plateformes, censées protéger leurs utilisateurs contre les discours de haine, n’ont pas imposé de restrictions efficaces sur le contenu de ces annonces, permettant ainsi la diffusion de messages clivants, parfois ouvertement racistes, en échange de revenus publicitaires.

Pour vérifier le rôle de ces plateformes dans la diffusion de la violence à caractère régionaliste, l’autrice de l’enquête, en collaboration avec une équipe d’experts du numérique – Feryel M., directrice de projet chez Civitech , Asma A., étudiante à l’École supérieure d’informatique (ESI) , Sarah B., doctorante à l’ESI ; Ahmed S., programmeur indépendant – a mené une expérience numérique de terrain afin de repérer et de suivre les publicités et publications contenant des termes régionalistes polarisants, durant les deux mois précédant et suivant l’élection.

L’équipe a documenté, au cours de cette surveillance, des dizaines de campagnes publicitaires financées comportant des expressions polarisantes, dont certaines incitaient directement à la haine envers des groupes politiques ou régionaux spécifiques. Facebook et Instagram ont autorisé la diffusion de ces annonces sans aucune objection, malgré la présence d’un contenu contraire à leurs propres politiques éditoriales.

Les termes repérés ont été classés selon la catégorie d’utilisation (pro-gouvernement, anti-gouvernement, discours satirique/neutre), la portée observée avant et après le scrutin, leur usage dans des publicités sponsorisées, ainsi que les zones géographiques les plus ciblées par ces messages. Les résultats de l’étude ont montré une nette augmentation de l’usage des « termes et expressions régionalistes » après les élections, particulièrement dans les grandes villes.

Certaines expressions comme « Bousbaa L’Zrag » (« doigt bleu », allusion aux votants ayant l’encre électorale sur le doigt. Terme associé aux « fidèles inconditionnels ») et « Zouaves » (référence historique devenue insulte envers des opposants. Terme associé aux “supposés traitres”) ont été utilisées dans des publicités payantes, ce qui a contribué à leur amplification et à leur diffusion. D’autres slogans, comme « Dawla madania machi askaria » (« Un État civil, pas militaire »), ont connu une large propagation à travers les commentaires et débats politiques.

Le rapport conclut que les réseaux sociaux n’ont imposé aucune restriction réelle à la circulation de ces expressions régionalistes et que les publicités payantes ont été un facteur clé de leur amplification, révélant ainsi une forme de « tolérance » des plateformes numériques en échange de revenus publicitaires, sans considération pour les dommages sociaux engendrés.

Djelfa dans la ligne de mire du cyberharcèlement : lecture de la scène électorale

Pour évaluer concrètement la participation électorale dans la wilaya de Djelfa, l’autrice de l’enquête s’est rendue sur place le 7 septembre 2024 afin de couvrir le scrutin, de recueillir les impressions des habitants sur le discours haineux circulant en ligne et d’observer leurs réactions face aux moqueries et polarisations nourries par les algorithmes.

Elle a visité six bureaux de vote : le collège « Mekouas Belkacem », le collège « Foudili Abdelkader », l’école primaire « Belkheiri M’Barka », le lycée « Si Cherif Ben El-Ahrache », le collège « 18 février » et le collège « Hanichi Mohamed Nord ». Dans la matinée, l’affluence des électeurs était faible, mais elle s’est accrue après la mi-journée.

Nous avons échangé avec quelques jeunes sur place au sujet de la participation électorale. Certains ont souligné le désintérêt croissant de la jeunesse pour les élections, alors qu’autrefois, à l’époque de Bouteflika, Djelfa enregistrait une forte affluence, portée par la promesse de devenir capitale. Aujourd’hui, expliquent-ils, beaucoup de jeunes songent plutôt à émigrer.

À l’inverse, d’autres jeunes ayant pris part au scrutin affirment voter pour préserver la paix et la stabilité du pays, et permettre au président d’achever ce qu’il a accompli durant son premier mandat.

Concernant le discours haineux circulant sur les réseaux sociaux, un jeune précise que les habitants d’origine ne prêtent guère attention à ce genre d’accusations. Un agent dans un bureau de vote décrit, lui, les habitants de Djelfa comme pacifiques, estimant que les moqueries liées à leur forte participation proviennent le plus souvent d’opposants au régime.

Un autre citoyen explique que la mobilisation électorale dans la région est particulièrement forte lors des municipales, sous l’effet du « système des tribus » , les habitants soutenant les candidats issus de leur propre clan.

La loi algérienne contre le discours de haine

Face à la montée du discours haineux ces dernières années, le législateur algérien a adopté en 2020 une loi de lutte contre la discrimination et le discours de haine. La loi n° 20-05 définit ce dernier comme « toute forme d’expression qui diffuse, encourage ou justifie la discrimination, ainsi que toute expression comportant mépris, insulte, hostilité, haine ou violence dirigée contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, race, couleur, ascendance, origine nationale ou ethnique, langue, appartenance géographique, handicap ou état de santé ».

Les sanctions prévues sont les suivantes :

  • Discrimination: prison de 1 à 3 ans et amende de 100.000 à 300.000 DA.
  • Discours de haine : prison de 2 à 5 ans et amende de 200.000 à 500.000 DA.
  • Discours de haine comportant un appel à la violence : prison de 3 à 7 ans et amende de 300.000 à 700.000 DA.

La loi prévoit également la création d’un Observatoire national de prévention de la discrimination et du discours de haine, chargé de surveiller ces phénomènes, de les analyser et de proposer des mesures préventives efficaces.

Il convient de rappeler que l’Algérie a signé, en 1966, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et l’a ratifiée en 1972.

Des propos tissés de haine qui ont conduit à des condamnations

 Le 1er mai 2025, la justice algérienne a ordonné le placement en détention provisoire de l’universitaire Mohammed Lamine Belghit, à la suite d’une déclaration sur la langue amazighe, jugée par les autorités attentatoire à l’unité nationale et constitutive d’incitation au discours de haine.

Depuis 2018, les réseaux sociaux ont vu se multiplier les campagnes de haine ciblant les habitants de la région de Kabylie. De nombreuses pages ont diffusé un discours prônant la discrimination et l’exclusion des habitants de cette région, en exploitant des divergences politiques ou des différences linguistiques et culturelles.

Parmi les figures ayant suscité de vives polémiques dans ce contexte figure Naïma Salhi, présidente du Parti de l’équité et de la Proclamation (PEP), qui a déclaré, dans des publications et vidéos, refuser que sa fille parle la langue amazighe. Lors du mouvement populaire Hirak, elle avait également appelé à boycotter ceux qui brandissaient le drapeau amazigh.

Avant sa déclaration controversée sur le drapeau amazigh en 2019, Naïma Salhi avait déjà fait l’objet, en 2018, de campagnes de harcèlement comprenant des menaces et des confrontations virulentes, en raison de ses prises de position. Elle avait toutefois précisé par la suite que ses propos ne visaient pas les Kabyles, mais les « Zouaves ».

Le terme « Zouaves » désigne l’engagement de certains habitants locaux d’Algérie dans des unités militaires créées par la France coloniale pour renforcer sa puissance durant l’occupation. Le corps des Zouaves fut fondé à Alger et comprenait des membres issus de diverses origines, et non pas uniquement de Kabylie. Ce terme sert parfois à rappeler la réalité de leur rôle de « mercenaires » employés par la France pour faciliter son projet colonial, selon l’historien Mohamed Arezki Ferrad.

Un tribunal algérien a condamné Naïma Salhi à six mois de prison ferme et à une amende de 50.000 dinars algériens, pour atteinte à l’intégrité du territoire et diffusion de publications portant atteinte à l’intérêt national.

Concernant les raisons de ces campagnes, le journaliste Mohamed Iouanoughene explique :« Depuis plus de dix ans, circulent en masse documents, vidéos et articles présentant la Kabylie et ses habitants comme des traîtres, leur imputant la responsabilité des diverses tragédies vécues par le peuple algérien ».

Comment les algorithmes participent à la diffusion du discours de haine

Avec la montée du discours haineux sur les réseaux sociaux, en particulier lors des périodes politiques sensibles qu’a traversées l’Algérie, une question centrale se pose : quel est le rôle des algorithmes dans l’amplification et la propagation de ce discours ?

Selon Djallel Bouabdallah, expert en transformation numérique et en cybersécurité, les algorithmes des réseaux sociaux sont conçus pour mettre en avant le contenu qui génère le plus d’interactions, quelle qu’en soit la nature. Or, ce type d’engagement est souvent suscité par des contenus émotionnels ou provocateurs, ce qui permet au discours haineux de se répandre davantage puisqu’il alimente colère et divisions. L’algorithme ne connaît pas la morale : il ne lit que les chiffres, ce qui conduit à amplifier involontairement ce type de discours.

Bouabdallah compare la conception algorithmique à une boussole qui oriente le contenu vers des segments précis d’utilisateurs. Quand ces algorithmes reposent sur les préférences et comportements passés, ils enferment l’utilisateur dans des « bulles informationnelles » qui nourrissent ses biais, l’exposant de façon répétée à des propos haineux ou trompeurs, surtout si ce contenu est populaire dans son réseau.

Concernant la frontière entre liberté d’expression et discours de haine, Bouabdallah souligne que cette distinction exige une compréhension fine du contexte culturel et linguistique, ce que les algorithmes ne maîtrisent pas encore suffisamment. D’où la nécessité, selon lui, que les plateformes combinent intelligence artificielle et modération humaine, en collaboration avec des experts locaux et des organisations civiles, pour saisir les sensibilités spécifiques.

Il ajoute :« Les algorithmes sont souvent mieux calibrés pour les langues mondiales comme l’anglais, mais peinent à comprendre les dialectes locaux ou les expressions culturelles en arabe, en amazighe et même en français à accent nord-africain. Cette lacune laisse passer un discours haineux qui n’est ni détecté ni sanctionné de la même manière que dans d’autres contextes linguistiques ».

Bouabdallah relève aussi que les réponses des géants du numérique varient selon le poids économique ou politique des marchés. L’Algérie, comme nombre de pays africains et arabes, n’est pas prioritaire dans leurs stratégies de modération algorithmique. Leurs efforts sont souvent limités ou tardifs, ce qui rend l’espace numérique plus vulnérable au discours haineux et aux manipulations politiques ou sociales.

Pour l’expert, il est indispensable de transformer cette responsabilité morale en obligation légale contraignant les plateformes à prendre en compte les contextes locaux, à renforcer les mécanismes de signalement et de suivi, et à veiller à ce que l’IA ne serve pas à aggraver les divisions sociales.

En conclusion, au vu de ce qu’a documenté l’autrice de l’enquête lors de la couverture de la dernière élection présidentielle algérienne, et à la lumière des outils de veille numérique utilisés, il ressort que le discours de haine en Algérie n’est plus seulement le reflet spontané de tensions politiques et sociales : il est désormais orienté et amplifié par des outils numériques, conséquence d’un design algorithmique privilégiant l’engagement et le profit au détriment de la sécurité sociale.

Bien que les autorités algériennes aient légiféré contre le discours de haine et poursuivi des individus pour sa diffusion, la question demeure : quelles mesures juridiques peuvent être prises à l’encontre des sociétés qui possèdent ces plateformes ? Certaines pratiques constatées relèvent en effet de la compétence des tribunaux algériens, puisque les crimes numériques commis visent des citoyens à l’intérieur des frontières nationales.

Fermer les yeux sur ce type de discours, ou le traiter de manière sélective, contribue à le banaliser encore davantage. Et pendant que l’on se concentre sur les personnes qui le propagent, ses véritables concepteurs restent hors d’atteinte.

Nous avons contacté l’équipe de Meta pour obtenir un commentaire, mais n’avons reçu aucune réponse au moment de la publication de cette enquête.


  • Propagation des termes régionalistes et les zones visées:
 Type de contenu  Nb de publication avant les électionsNb publication après les électionsPublicités sponsorisées utilisées ? (détectées)Zones ciblées (approx.)
بوصبع لزرق Les fidèles inconditionnelsPro-régime446215834Oui (10)Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
الشياتين   Les flatteursPro-régime933412027Aucune détectéeWilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
الحفافات Les coiffeuses flatteuses  Pro-régime102958480Oui (50 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
الشكارة Chkara Le sac d’argent (Les achetés)Pro-régime92048316Aucune détectéeHauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
الموالين   Les loyaux  Pro-régime816115881Oui (32 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)  
البياعين  Les colporteursPro-régime407318846Oui (39 pubs)Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
  بني وي وي   Béni « oui oui »Pro-régime1100717285Aucune détectéeKabylie et zones côtières  
    الياغورت  Les mous, comme du yaourt  Pro-régime128238719Oui (46 pubs)Kabylie et zones côtières  
     حراس الاستقرار  Les gardiens de la stabilitéPro-régime145668719Oui (20 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
الشعب المختار Le peuple éluPro-régime526910151نعم (17 إعلانًا) Oui (17 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
ولاد النظام Les fils du systèmePro-régime322017230Aucune détectéeKabylie et zones côtières  
الديماجوجيين Les démagoguesPro-régime924319772Oui (41 pubs)  Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
السيرك الانتخابي Le cirque électoralPro-régime1977219021Oui (11 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)  
مناطق الظل Les zones d’ombrePro-régime1423216052Oui (21 pubs)Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
الطوابيريين   Les habitués des files d’attentePro-régime649313970Aucune détectéeKabylie et zones côtières  
المعريفيست Les pistonnésPro-régime360813245Oui (31 pubs)Grandes villes (Alger, Oran, Annaba)  
ناس الطحين والزيت Les profiteurs de l’aide alimentaire  Pro-régime33308290Aucune détectéeHauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
سكان الطوابير Les habitants des files d’attente Pro-régime1030215050Oui (18 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)  
المصفقين Les applaudisseursPro-régime42576044Oui (18 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
المنبطحين  Les soumisPro-régime523119565Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)  
  عشاق الدزاير الرسمية Les amoureux de l’Algérie officiellePro-régime127395614Oui (29 pubs)Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
ناس الولاء المطلق Les loyaux absolusPro-régime125419821Oui (27 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)  
دعاة العهدة الخامسة Les partisans du 5e mandatPro-régime1143412494Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)  
  أبناء السيستام  Les enfants du systèmePro-régime602212372Aucune détectéeKabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
شعب الدوموند   Le peuple des formulaires (assistés)  Pro-régime937317674Oui (48 pubs)Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
عبيد الصندوق  Les esclaves de l’urne  Pro-régime128406876Oui (16 pubs)Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
ناس الحزب الواحد   Les gens du parti uniquePro-régime1246711276Aucune détectéeWilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
ولاد الفوق   Les enfants du haut -de l’élitePro-régime888616059Oui (15 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
ناس الشكارة والعطايا  Les gens des sacs d’argent et cadeauxPro-régime1176611420Oui (50 pubs)Kabylie et zones côtières  
المريدين تاع السلطة  Les disciples du pouvoir  Pro-régime492215045Oui (36 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
عبيد الشهادة الزرقاء Les esclaves du certificat bleuPro-régime438910339Oui (24 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
الواقفين دايما Ceux qui restent deboutAnti-régime109975088Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
الزواف Les Zouaves (traîtres supposés)Anti-régime1421415753Oui (29 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
أولاد فرنسا   Les fils de la FranceAnti-régime785913338Oui (16 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
الحركى الجدد   Les nouveaux harkis  Anti-régime102256429Oui (24 pubs)Kabylie et zones côtières  
تاع الحراك Les militants du Hirak  Anti-régime1421018126Oui (34 pubs)  Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
ناس الفيسبوك الثوري Les Facebookeurs révolutionnaires      Anti-régime685613435  Oui (22 pubs)Grandes villes (Alger, Oran, Annaba)  
جماعة الماك   Les partisans du MAK  Anti-régime1311613970Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
أصحاب دولة مدنية Les partisans de l’État civilAnti-régime1092817679  Oui (26 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
  العصيانجيين  Les désobéissants  Anti-régime549518739Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
أولاد الاستعمار Les enfants du colonialismeAnti-régime730718151Aucune détectéeGrandes villes (Alger, Oran, Annaba)  
دعاة الفوضى   Les promoteurs du chaosAnti-régime48899591Oui (24 pubs)Kabylie et zones côtières  
الرواجا   Les propagateurs de rumeursAnti-régime858616913Oui (27 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
خاوتنا الزواف   Nos frères zouaves  Anti-régime1420814185Oui (31 pubs)Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
ناس الكوراج في الفيسبوك Les courageux de Facebook  Anti-régime1205816776Oui (17 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
صهيون SionistesAnti-régime1227616147Oui (23 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
بربر Berbères  Anti-régime870314899Oui (36 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
  الخلايا الزوافية Les cellules zouaviennesAnti-régime68155592Oui (47 pubs)Sud et wilayas rurales
الخونة السياسيين   Les traîtres politiquesAnti-régime466213802Oui (45 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
دعاة القطيعة   Les partisans de la ruptureAnti-régime1493019984Oui (26 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
اللاجئين السياسيين الافتراضيين  Les réfugiés politiques virtuelsAnti-régime119348457Oui (34 pubs)Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
المتمردين ضد القانون   Les rebelles contre la loiAnti-régime746512650Oui (15 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
عبدة الحرية المطلقة   Les adorateurs de la liberté absolueAnti-régime1198319412Aucune détectéeWilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
ضحايا المؤامرة Les victimes du complot  Anti-régime118137159Oui (22 pubs)Grandes villes (Alger, Oran, Annaba)  
  ناس دولة العسكر   Les gens de l’État militaire  Anti-régime118807703Oui (36 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
دعاة الإنفصال   Les séparatistesAnti-régime1357913221Aucune détectéeWilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
أصحاب المشاريع الوهمية  Les porteurs de projets fictifs  Anti-régime954419721Oui (25 pubs)Sud et wilayas rurales
السبابين السياسيين  Les insulteurs politiquesAnti-régime116938176Oui (43 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
الحراكيين الدائمين  Les Hirakistes éternelsAnti-régime125818952Oui (12 pubs)Kabylie et zones côtières  
مهرجي السياسة  Les clowns de la politiqueAnti-régime1290110831Oui (50 pubs)Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
ناس البث المباشر Les gens du liveAnti-régime1282717464Oui (45 pubs)Sud et wilayas rurales
عبيد الهاشتاغات Les esclaves des hashtagsAnti-régime58996384Aucune détectéeKabylie et zones côtières  
الهاربين للدياسبورا Ceux qui fuient vers la diasporaPhrases satiriques1468017755Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar)
الأحرار بلا مشاريع Les libres sans projetsPhrases satiriques69107336Aucune détectéeHauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
تنتخبوا وتزيدوا تسبوا Vous votez et vous continuez à insulterPhrases satiriques1430314048Oui(11 pubs)Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
عطوهم شكارة وصوتوا Donnez-leur une mallette et laissez-les voterPhrases satiriques661918854Oui (31 pubs)Sud et Wilayas rurales
الزواف راهم حاكمين الفيسبوك Les Zouaves tiennent FacebookPhrases satiriques105358781 Oui (48 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
دولة مدنية ماشي عسكرية وبلا انتخابات État civil, pas militaire, sans électionsPhrases satiriques130596897Oui (30 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
اللي يرفض التصويت يرفض الخبز Qui refuse de voter refuse le pain          Phrases satiriques  421412215Aucune détectéeSud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
حزب الطوابير الوطنية Parti des files d’attente nationalesPhrases satiriques1070013719Oui (15 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
التغيير يبدأ في الفيسبوك وينتهي في الكافي Le changement commence sur Facebook et finit au caféPhrases satiriques140606981Aucune détectéeSud et Wilayas rurales
شعب التحواس والمطالبة Peuple de la balade et de la revendicationPhrases satiriques891215346Oui (12 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
انتخبوا على الجوع وزيدوا بكوا Votez pour la faim et continuez à pleurerPhrases satiriques394617304Oui (30 pubs)Kabylie et zones côtières
الشكارة هي المستقبل Le sac (d’argent) est l’avenirPhrases satiriques121907891Oui (34 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
يحبوا يسبوا ويسلكوا Ils aiment insulter et profiterPhrases satiriques41008720Oui (39 pubs)Sud et Wilayas rurales
الشعب اللي يخاف من التغيير Le peuple qui a peur du changementPhrases satiriques93388894Oui (11 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
الجيل اللي يحب يهدر وما يحب يخدم La génération qui aime parler mais pas travaillerPhrases satiriques51818439Aucune détectéeWilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
ثوار القهاوي واللايفات Les révolutionnaires des cafés et des livesPhrases satiriques1077617924Oui (38 pubs)Grandes villes (Alger, Oran, Annaba)  
الانتخابات تاع الكوكايين السياسي      Phrases satiriques1388311743Oui (16 pubs)Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar
الديماجوجية السياسية فن جزائري La démagogie politique, un art algérienPhrases satiriques30669632Oui (34 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
السيستام ما يتبدلش بالهضرة Le système ne change pas avec des parolesPhrases satiriques76988013Oui (19 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
ديما نقولو العام زين On dit toujours que l’année est bonnePhrases satiriques1216910210Aucune détectéeHauts Plateaux (Bordj, M’sila, Tébessa)
اللي يحب التغيير يقعد في داره Celui qui veut le changement reste chez luiPhrases satiriques1274012467Oui (13 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
اللي يحب الديموقراطية وما يروحش يصوت Celui qui aime la démocratie mais ne va pas voterPhrases satiriques308412040Oui (20 pubs)Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
واحد ما يحب الدولة وكلش عليها Personne n’aime l’État mais tout le monde dépend de luiPhrases satiriques832216100Aucune détectéeKabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
الحرية عندهم هي السبان فقط Pour eux, la liberté c’est juste insulterPhrases satiriques83579954Aucune détectéeKabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
سياسة التحواس والطنطنة Politique de la balade et du bruit  Phrases satiriques342213125Aucune détectéeWilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa)
التغيير يبدأ بالتقشاب وينتهي بالسكات Le changement commence par les blagues et finit en silencePhrases satiriques758614291Aucune détectéeKabylie et zones côtières  
الشكارة تصنع الرؤساء Le sac (d’argent) fabrique les présidentsPhrases satiriques71988593Aucune détectéeWilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
السيستام باقٍ ونحن نحلل Le système reste et nous on analysePhrases satiriques104289153Oui (30 pubs)Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa)  
السيستام عمره ما يتبدل بصوالحكم Le système ne change jamais avec vos histoiresPhrases satiriques610316182Oui (40 pubs)Grandes villes (Alger, Oran, Annaba)
شعب القيل والقال والشكوى Peuple des ragots et des plaintesPhrases satiriques449812898Oui (44 pubs)Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef)  
السيستام قاعد والشعب يحوس Le système est assis et le peuple cherchePhrases satiriques1295911791Aucune détectéeWilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza)  
الانتخابات نهار للضرب ونهار للبكاء Les élections : un jour pour se battre, un jour pour pleurerPhrases satiriques1444015270Oui (13 pubs)Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira)  
  • Cette enquête a été réalisée en collaboration avec ARIJ.