La vidéo d’une agression à Sidi Bel Abbès a choqué tout le pays : on y voit un homme barbu asséner un coup de tête à un enfant avant de faire trébucher violemment sa mère, projetée au sol sur la tête, au risque d’avoir le crâne fracassé. Alors qu’une association opportuniste a tenté une médiation controversée, la victime a porté plainte et doit être auditionnée demain par le procureur de Sfisef.
La séquence, d’une durée de quelques secondes, est explicite. Une femme d’âge moyen, habillée d’une robe sombre et portant un foulard, se tient près d’un garçon d’environ dix ans. L’homme s’approche, échange quelques mots, puis la situation dégénère. Le garçon, dans un geste instinctif, tente de repousser l’agresseur pour protéger sa mère. Celui-ci réagit avec une violence brutale : il assène un coup de tête à l’enfant.
Puis, se tournant vers la mère, l’homme la prend pour cible. Dans un geste sec et volontaire, il lui fait un croche-pied, exactement comme s’il affrontait un adversaire masculin dans une rixe. La femme, totalement déséquilibrée, chute lourdement au sol sous les cris des témoins. Ce geste, d’une agressivité disproportionnée, accentue la violence de la scène et souligne le caractère humiliant de l’attaque.
La victime tente de se relever, visiblement choquée, tout en gardant un œil sur son fils encore sonné par le coup reçu. La scène se déroule en plein jour, dans une cité de Sidi Bel Abbès, sous le regard d’autres enfants visiblements traumatisés.
Rapidement partagée sur Facebook, TikTok et d’autres plateformes, la vidéo a provoqué des milliers de réactions. Les images étaient insoutenables et les appels à l’intervention de la justice se sont multipliés, transformant un fait divers local en affaire nationale.
L’opportunisme de « La radieuse »
Dans la foulée, Kada Chafi, surnommé « Kada Ras », président de l’association « La radieuse », s’est improvisé médiateur. Autour de lui, l’agresseur, l’époux de la victime des figures et des figures inconnues ont participé à la rencontre, filmée et largement diffusée.
Cette tentative de conciliation a provoqué un tollé. L’opinion y a vu une manière de minimiser la gravité des faits, l’agresseur apparaissant publiquement entouré de notables et réhabilité symboliquement, alors que la victime venait tout juste de subir une agression d’une rare brutalité. Le tout diffusé sur les réseaux sociaux dans le but de soigner l’image de Kada Ras.
Contrairement à l’image véhiculée par cette tentative de conciliation, la victime n’a pas renoncé à ses droits. Elle doit se présenter demain dimanche 24 août devant le procureur de Sfisef pour être auditionnée.
À Sidi Bel Abbès, l’opinion publique reste désormais suspendue à la décision judiciaire. Car si la vidéo a choqué, la tentative de réconciliation a suscité plus de colère. Un fait demeure : une femme et son fils ont été agressés en pleine rue, et la justice doit désormais trancher.