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La COSOB mise sur une consultation nationale pour réveiller la Bourse d’Alger


La Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) a annoncé le lancement d’une consultation nationale. Elle est ouverte jusqu’au 30 septembre et vise à recueillir idées et propositions en vue de dynamiser le marché financier algérien.

Cette initiative s’inscrit dans la continuité de la stratégie entamée en 2023. Après une première étape consacrée à l’actualisation du cadre réglementaire, place désormais à la concertation. L’objectif affiché : mobiliser toutes les parties prenantes autour de mesures concrètes favorisant innovation, incitation et diversification.

Chercheurs, étudiants, entrepreneurs, professionnels et simples citoyens sont invités à soumettre leurs propositions via la plateforme en ligne de la COSOB. Les thématiques retenues vont de la dynamisation du marché secondaire au rôle des investisseurs institutionnels. Elles incluent aussi le financement des PME et startups, la finance durable et islamique. Enfin, elles s’intéressent à l’essor de la Fintech et du crowdfunding.

En ouvrant ce chantier participatif, la COSOB espère impulser une dynamique. Elle souhaite sortir le marché financier de sa marginalité. Le défi est de taille : faire de la Bourse un véritable outil de financement de l’économie, réduire la dépendance aux ressources budgétaires de l’État et attirer des capitaux nationaux et étrangers.

Le frein du financement bancaire « bon marché »

La Bourse d’Alger peine, depuis sa création en 1997, à jouer un rôle réel dans le financement de l’économie. Longtemps cantonnée à une poignée de cotations symboliques, elle ne compte aujourd’hui que huit sociétés cotées. Même après les récentes introductions – notamment celles du Crédit Populaire d’Algérie (2024) et de la Banque de Développement Local (2025) – la capitalisation globale reste limitée à environ 740 milliards de dinars, soit 5,7 milliards de dollars.

Cette faiblesse est le résultat d’un double déficit : une offre limitée de titres, les entreprises publiques et privées hésitant encore à s’introduire en Bourse, et une culture financière peu ancrée chez les épargnants.

L’une des explications majeures réside dans le système de financement bancaire. Les entreprises algériennes se tournent massivement vers les banques publiques, qui offrent des crédits abondants à des taux relativement bas. Dans ce contexte, l’introduction en Bourse apparaît comme une démarche lourde, risquée et peu attractive. Cela restera tant que l’accès au crédit bancaire reste simple et peu coûteux.

Or, tant que l’accès au crédit bancaire restera facile et subventionné, peu d’entreprises seront incitées à se financer via la Bourse. La consultation ouverte par la COSOB vise précisément à briser ce cercle vicieux, en diversifiant les sources de financement. Elle veut donner au marché financier une place enfin digne de son rôle dans le développement économique.

Un rôle d’autant plus urgent que le marché financier algérien reste à la traîne. Avec une capitalisation équivalente à seulement 3 % du PIB, la Bourse d’Alger fait pâle figure.