Saad Bouakba, l’un des plus anciens journaliste, sinon le doyen, est placé sous mandat de dépôt ce mercredi 27 novembre, après une longue audition par le juge d’instruction au tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger.
Le journaliste, polémiste à l’envie et dont la plume est appréciée par le lectorat arabophone, a été interpellé à son domicile la veille par les services de sécurité qui l’ont entendu sur procès verbal au sujet, croit-on savoir de déclarations dans des podcasts diffusés par la chaîne Vision TV
Dans l’un de ses podcasts, Saad Bouakba évoque le trésor du FLN à l’indépendance du pays, soutenant que Mohamed Khider, qui était fondé de pouvoir sur le compte où était entreposé le trésor, avait distribué une partie du pactole à des personnalités de l’opposition mais également à Ahmed Ben Bella.
L’assertion à propos de Ben Bella serait inexacte, puisque Mohamed Khider, qui s’est exprimé sur le trésor du FLN, a précisé qu’il en a fait bénéficier des oppositions, possiblement Hocine Ait Ahmed et Mohamed Boudiaf. Ahmed Ben Bella n’était pas un opposant. Il était le pouvoir.
Selon plusieurs sources, l’interpellation de Saad Bouakba n’est pas intervenue sur auto-saisine du parquet mais suite à une plainte de la fille adoptive d’Ahmed Ben Bella.
Saad Bouakba, qui a eu déjà des déboires judiciaires qui lui ont valu sa mise sous contrôle judiciaire à cause d’une satire dans laquelle il ironisait sur les habitants de Djelfa, qu’il avait qualifié de « moutons politiques », passe ce mercredi sa première nuit en prison.
Pour des déclarations, inexactes, il faut le dire, le journaliste devait-il être privé de sa liberté et enfermé dans une cellule de prison ? Un démenti en bonne et due forme aurait suffit à rétablir la vérité des faits.
La web TV Vision qui a diffusé la série de podcasts dans lesquels s’est exprimé Saad Bouakba, a fait l’objet d’une suspension et pose de scellées comme mesure conservatoire.