S’exprimant sur sa page Facebook, l’ancien ministre et diplomate Abdelaziz Rahabi a dénoncé un « recul programmé des libertés » en Algérie, estimant que le pays traverse « la période la plus sombre en matière de libertés individuelles et collectives depuis l’ouverture politique des années 1980 ». Selon lui, le transfert du débat politique vers l’étranger traduit « une incapacité à l’organiser en interne » et expose l’Algérie à des « pressions diplomatiques indésirables » de la part des pays hébergeant des activistes.
Rahabi affirme que la justice « paye le prix de sa perte de crédibilité » et qu’elle est désormais « instrumentalisée à des fins politiques », citant les journalistes Saad Bouakba et Abdelwakil Blamm qu’il considère comme victimes de cet « engrenage ». Il juge qu’aucun projet politique ou économique ne peut réussir sans « l’adhésion libre, volontaire et consensuelle » d’une population de plus en plus mobilisée sur les enjeux internationaux ou les questions d’approvisionnement, au détriment des défis nationaux.
L’ancien diplomate rappelle que les périodes de fermeture politique en Algérie ont historiquement coïncidé avec une montée de la corruption, des arrestations et du désintérêt massif pour la vie publique. Il avertit que le pays risque de perdre sa vitalité et de se réduire à « une somme de destins individuels », dominée par « le silence et l’opportunisme », faute de tirer les leçons des crises passées.