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Soufiane Djilali passe le relais: Lakhdar Amokrane nouveau président de Jil Jadid


Une ère nouvelle s’ouvre pour Jil Jadid. Soufiane Djilali acte son retrait de la présidence du parti à l’occasion du congrès extraordinaire organisé le samedi 6 décembre 2025, qui a élu le Dr Lakhdar Amokrane pour lui succéder.

Le nouveau patron de Jil Jadid est élu pour un mandat de cinq ans. Les statuts du parti l’autorisent à en briguer un second, mais pas davantage. Lakhdar Amokrane prend la présidence du parti à la veille d’échéances électorales importantes : les élections législatives et les élections de 2026.

« En toute responsabilité, il m’a semblé important d’organiser la succession à la tête du parti avant les prochaines échéances électorales, donnant ainsi le temps nécessaire pour que le nouveau président du parti et la direction nationale puissent s’imposer sur la scène politique nationale », a affirmé Soufiane Djilali devant les congressistes. Le temps, cependant, risque de manquer à la nouvelle direction du parti pour se préparer aux prochaines élections, surtout si elle inscrit dans son projet la refonte du parti.

Un retrait sur un air de dépit

Dans un court discours prononcé à l’ouverture des travaux du congrès, le président de Jil Jadid a retracé, sans trop s’y appesantir, l’évolution du parti créé il y a quinze ans. Un parti qui a inscrit son action dans l’opposition, mais qui n’a pas nourri de complexes à fréquenter le pouvoir lorsque les situations politiques le recommandaient.

« Si nous avions été à la pointe de l’opposition, nous avons toujours été ouverts au dialogue. Si nous avions condamné les erreurs des gouvernants, nous avions toujours au préalable considéré qu’ils pouvaient avoir de bonnes intentions. Et si nous avions eu à considérer que le pouvoir en place faisait fausse route, nous n’avions jamais hésité à attirer son attention », a souligné dans son laïus Soufiane Djilali.

Assurément, le désormais ex-président de Jil Jadid a eu tort d’avoir cru que le pouvoir pouvait écouter les remarques de l’opposition, en tenir compte et s’amender. Soufiane Djilali en a pris acte avec beaucoup de dépit. Il l’affirme dans sa lettre aux militants du mois de septembre 2025, par laquelle il annonçait le passage de témoin.

Un constat accablant

« Les droits et les libertés définis par la Constitution sont en réalité suspendus. Nous vivons de fait dans une forme d’état d’exception permanent. Cette dérive autocratique est le reflet d’un échec non seulement des gouvernants mais aussi de l’organisation politique du pays elle-même. Elle est structurelle », assénait-il, sentencieux.

Au pouvoir en place, Soufiane Djilali reprochait, dans la même lettre, d’avoir empêché les partis politiques d’aspirer à leur autonomie et de parvenir à celle-ci.

« Dans la phase actuelle, le système de gouvernance les veut simple caution et cherche à astreindre toujours davantage le champ des libertés politiques tout en promouvant des appareils soumis pour faire valoir un multipartisme factice. Lancé dans sa propre logique, le système de gouvernance actuel a clôturé le champ de l’opposition politique, comme il a perverti la société civile, les syndicats et les médias », avait-il encore accusé.