Kamel Moula a été réélu mardi à la tête du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) à l’issue de l’assemblée générale de l’organisation tenue au Centre international des conférences Abdelatif Rahal, à Alger.

Patron des Laboratoires Venus, spécialisés dans les produits d’hygiène et de cosmétique, Moula s’est imposé ces dernières années comme l’une des figures centrales du patronat algérien dans la phase de recomposition engagée après la chute de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Le CREA avait été créé sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune pour tourner la page du Forum des chefs d’entreprise (FCE), dissous après l’emprisonnement de son ancien dirigeant Ali Haddad.

Sous la direction de Moula, Venus a enregistré une forte progression de ses résultats. Entre 2019 et 2023, le chiffre d’affaires du groupe est passé de 4,9 à 8,5 milliards de dinars, tandis que le bénéfice net a bondi de 570 millions à 1,2 milliard de dinars, selon des données publiques. Cette croissance s’inscrit dans un contexte de politique économique plus protectionniste, marquée par des restrictions sur les importations, qui ont favorisé les producteurs locaux.

À la tête du CREA, Moula dirige une organisation peu visible sur le plan des propositions publiques mais qui sert de passerelle institutionnelle entre le secteur privé et les autorités. Il participe à des réunions sectorielles restreintes, parfois présidées par le chef de l’État.

La reconduction de Moula à la tête du CREA confirme la place acquise par ce profil de dirigeant dans le nouveau paysage patronal algérien, marqué par un alignement étroit avec les priorités du pouvoir.