La réforme du baccalauréat algérien est, à l’évidence, une perspective sérieusement envisagée. À en croire le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, la décision est déjà arrêtée d’alléger les programmes des classes de terminale en supprimant les matières non essentielles, en fonction des filières.
« Il a été décidé de supprimer les matières secondaires non liées à la spécialisation afin d’alléger la charge sur les élèves des classes de terminale », a en effet déclaré, lundi, Mohamed Seghir Saâdaoui à l’Assemblée populaire nationale (APN), où il assistait à la plénière d’installation du Parlement de l’enfant.
La déclaration du ministre de l’Éducation nationale est venue en réponse à un écolier (jeune parlementaire) qui l’a interpellé sur l’allègement des épreuves du baccalauréat pour les régions du sud de l’Algérie, où les conditions climatiques sont particulières (températures très élevées en été).
Mohamed Seghir Saâdaoui a indiqué que la Commission nationale pour la qualité de l’éducation a finalisé une étude sur la réforme des programmes d’enseignement. Il n’a toutefois fourni aucun détail sur cette réforme, encore moins sur le calendrier de sa mise en application. Il a tout juste laissé entendre qu’elle interviendrait prochainement.
Calendrier incertain et débats à venir
Il est peu probable que cette réforme pédagogique, que les élèves des classes de terminale appellent de tous leurs vœux, intervienne au cours de l’année scolaire en cours (2025-2026), qui a déjà consommé son premier trimestre.
Si réforme il y a, ce ne sera pas avant la prochaine année scolaire (2026-2027). Encore faudra-t-il que la décision soit entérinée par le gouvernement, à qui il reviendra d’arbitrer — voire de trancher — les polémiques que les dogmatiques en embuscade ne manqueraient pas de lancer.
La définition des matières non essentielles en fonction des filières peut en effet susciter des controverses. Une matière, tout particulièrement, pourrait provoquer une levée de boucliers : l’éducation islamique. Les milieux islamistes ne voudraient pas que l’on y touche et il faudrait s’attendre à ce qu’ils agissent pour que cette matière ne soit pas considérée comme non essentielle, alors qu’elle l’est sans conteste pour les filières mathématiques, scientifiques et technologiques.
Par ailleurs, dans quelle case faudra-t-il classer la philosophie ? Des voix, idéologiquement marquées, s’étaient fait entendre dans un passé pas si lointain pour demander la suppression de cette matière des épreuves du baccalauréat, estimant même qu’il n’y avait aucune utilité à l’enseigner. Or, dans tous les systèmes éducatifs à travers le monde, la philosophie fait partie des matières essentielles, quelle que soit la filière.