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Loi criminalisant le colonialisme: Paris déplore «une initiative manifestement hostile»


Le projet de loi criminalisant le colonialisme, voté le mercredi 24 décembre par l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne, ne laisse pas indifférent de l’autre côté de la Méditerranée. Le Quai d’Orsay y a réagi par la voix de son porte-parole, qui a déploré « une initiative manifestement hostile, à la fois à la volonté de reprise du dialogue franco-algérien et à un travail serein sur les enjeux mémoriels ».

La réaction du ministère des Affaires étrangères français a été plutôt prompte. Elle est intervenue dans les heures qui ont suivi l’adoption du projet de loi criminalisant le colonialisme par l’APN. Une célérité qui contredit l’affirmation du porte-parole du Quai d’Orsay, lequel a estimé qu’il était diplomatiquement plus indiqué de dire que la France « n’a pas vocation à commenter la politique intérieure algérienne ».

Le porte-parole du Quai d’Orsay, qui, on le voit, a bel et bien commenté le travail législatif accompli par le Parlement algérien, a saisi l’opportunité de sa sortie publique pour souligner la manière dont la France conçoit le dialogue avec l’Algérie. « Nous continuons de travailler à la reprise d’un dialogue exigeant avec l’Algérie, qui puisse répondre aux intérêts prioritaires de la France et des Français, en particulier s’agissant des questions sécuritaires et migratoires », a-t-il dit.

Le porte-parole du Quai d’Orsay reprend ainsi, en évoquant le dialogue franco-algérien, les éléments de langage autour desquels l’ancien ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait structuré ses leitmotivs et alimenté sa surenchère lorsqu’il était encore en position d’influence. La France maintient une vision figée du dialogue avec l’Algérie, plaçant toujours les questions de sécurité et de migration parmi les dossiers prioritaires.