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Crédits, taux et plafonds : ce que change la nouvelle décision de la Banque d’Algérie


La Banque d’Algérie vient de fixer de nouveaux plafonds aux taux d’intérêt, une décision technique en apparence, mais aux effets très concrets pour les ménages et les entreprises.

En effet, la Banque d’Algérie a diffusé mercredi 30 décembre une nouvelle note encadrant les taux d’intérêt applicables aux crédits bancaires pour le premier semestre 2026. Derrière ce document technique se cache un enjeu très concret pour les ménages comme pour les entreprises, celui du coût réel de l’argent et les limites que les banques ne peuvent pas dépasser.

Concrètement, l’institution monétaire fixe, pour chaque catégorie de crédit, un seuil maximal de taux d’intérêt, au-delà duquel un prêt est considéré comme excessif. Ces plafonds concernent aussi bien les découverts bancaires que les crédits à la consommation, les prêts immobiliers ou encore les financements destinés aux entreprises.

Cette mise à jour s’appuie sur les taux effectivement pratiqués par les banques au cours du second semestre 2025. La Banque d’Algérie calcule une moyenne, à laquelle elle applique une marge réglementaire afin de déterminer un plafond légal. L’objectif est double, à savoir protéger les emprunteurs contre des conditions abusives, tout en laissant aux établissements financiers une marge suffisante pour couvrir leurs coûts et leurs risques.

Des plafonds différenciés selon la nature des crédits

Dans le détail, les taux plafonds varient selon la nature du crédit. Les découverts bancaires et les crédits à la consommation figurent parmi les plus élevés, reflétant leur caractère plus risqué. À l’inverse, les crédits à moyen et long terme, notamment ceux destinés à l’investissement ou au logement, bénéficient de plafonds plus modérés. Le leasing, souvent utilisé par les entreprises, fait également l’objet d’un encadrement spécifique.

À titre d’exemple, pour un crédit à la consommation, le taux maximal autorisé ne doit pas excéder 10,36 %, la moyenne effective constatée par la Banque d’Algérie s’établissant à 9,42 %. Pour un crédit immobilier, le taux d’intérêt est désormais considéré comme excessif s’il dépasse 7,55 %, alors que la Banque d’Algérie avait relevé un taux moyen de 6,86 %.
Idem pour le leasing. Le seuil de légalité est fixé à 11,01 %, tandis que la moyenne observée dans la pratique s’établissait à 10,01 %.

Pour les emprunteurs, cette note constitue un repère essentiel. Elle permet de vérifier si les conditions proposées par une banque respectent la réglementation et d’identifier d’éventuels abus. Pour les établissements financiers, elle fixe un cadre clair, mais contraignant, qui limite les marges de manœuvre commerciales.

En fixant ces seuils, l’autorité monétaire rappelle que le crédit n’est pas seulement un produit commercial, mais un instrument économique dont l’encadrement conditionne à la fois la confiance des ménages, la capacité d’investissement des entreprises et, à terme, la dynamique de l’économie nationale.