Les mémoires ouvrières, trop souvent reléguées aux marges de l’histoire officielle, méritent une attention renouvelée. C’est dans cette perspective que cette chronique s’intéresse au livre de Laure Pitti, « Algériens au travail, une histoire (post)coloniale ». À travers une enquête rigoureuse sur les ouvriers immigrés algériens dans l’industrie automobile durant les Trente Glorieuses, l’ouvrage met en lumière les conditions de travail, les discriminations systémiques et les formes de résistance qui ont marqué ces trajectoires invisibilisées. Une lecture essentielle pour rappeler que derrière la célébration du travail, il y a aussi une histoire de luttes, de dominations, et de silences à faire entendre.