À première vue, tout oppose « Le Clandestin », réalisé dans les années 1980 par Benamar Bekhti, et « Révolution Zendj », issu des années 2000, par Tariq Teguia. Deux périodes, deux crises, deux façons d’inscrire les corps dans un territoire. Pourtant, c’est précisément dans cette distance temporelle que se lit l’évolution d’un imaginaire national traversé par des basculements politiques, culturels et sociaux. C’est, en tout cas, la thèse développée par le professeur émérite Mourad Yelles, lors du colloque « Cinéma, société et territoires » organisé en marge du Festival international de court-métrages de Timimoun. Pour lui, l’un et l’autre deviennent les révélateurs d’une même interrogation : comment les Algériens se représentent-ils leur espace, et ce que cet espace dit de leur rapport au monde ?