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Émir Abdelkader : le fondateur contrarié d’un État

Au Sila, historiens et experts ont remis en lumière un Émir Abdelkader loin des légendes figées : un bâtisseur d’État, confronté aux impôts à lever, aux lois à faire respecter et aux tribus prêtes à rompre l’allégeance dès que leur pouvoir local vacillait. Une expérience inachevée, qui éclaire le destin du premier État algérien.


On répète souvent qu’il fut un cavalier infatigable, un mystique, un chef de guerre. On le réduit volontiers à l’homme du djihad, aux batailles, aux négociations, aux traités rompus. Pourtant, on oublie l’essentiel : l’Émir Abdelkader n’était pas seulement un résistant. Il a tenté de construire un État. Un vrai. Centralisé, fiscalisé, structuré, avec une armée, une diplomatie, une justice et un projet de société. Un État qui n’a vécu qu’une quinzaine d’années, mais qui reste l’expérimentation politique la plus aboutie de l’Algérie précoloniale.