Le tribunal d’Oran a requis, le dimanche 25 février, une peine de 18 mois de prison ferme contre l’imam de la mosquée Ali Ibn Taleb du quartier El Hamri, Abdelghani Ghaouti, poursuivi dans une affaire d’«insulte à l’égard de fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions».

La même juridiction a également requis une amende de 200 millions de centimes à verser à la direction des affaires religieuse qui s’est constituée partie civile dans cette affaire, apprend-on de source proche du dossier.

L’mam Ghaouti a, dans un prêche filmé à l’intérieur de la mosquée et largement relayé sur la toile, sèchement critiqué l’attitude des responsables de la wilaya d’Oran qui font un usage «disproportionné» des biens appartenant l’État mis à leur disposition.

Placé sous mandat de dépôt, il y a moins d’une semaine, l’imam est connu pour avoir joué un rôle déterminant lors de plusieurs manifestations de rue qu’a connue la ville d’Oran ces dernières années.

Il a notamment servi comme intermédiaire entre les autorités locales et des supporters en colère du Mouloudia club d’Oran ( MCO), relégué en 2008, afin de ramener le calme dans la ville après 3 jours d’émeute.

La mère de l’imam a, dans une vidéo diffusée dimanche, appelée à la libération de son fils, estimant qu’il ne mérite pas d’être mis en prison.

Plusieurs  personnes ont observé des rassemblements devant la mosquée d’El Hamri pour réclamer la libération de l’imam dont l’incarcération continue de susciter de nombreuses réactions dans la deuxième ville d’Algérie. Le verdict sera rendu le dimanche 3 mars.