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Affaire Amir DZ : un ex-diplomate algérien visé par un mandat d’arrêt international en France


La justice française a émis un mandat d’arrêt international contre un ancien diplomate algérien, soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement d’Amir Boukhors, connu sous le pseudonyme d’« Amir DZ », militant et opposant algérien résidant en France.

Selon les autorités judiciaires françaises, citées par l’AFP,  le mandat, délivré par un juge d’instruction spécialisé dans les affaires de terrorisme, retient les accusations suivantes : « arrestation, enlèvement et séquestration en lien avec une entreprise terroriste » ainsi que « constitution d’une association de malfaiteurs terroriste criminelle ».

L’affaire remonte au 29 avril dernier, lorsque Amir DZ a été kidnappé en région parisienne. Il a été libéré le 1ᵉʳ mai, après 27 heures de captivité dans une forêt de Seine-et-Marne, qu’il a décrites comme une « mésaventure au bord de la mort ».

D’après un rapport de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), l’homme visé, Salaheddine Selloum, âgé de 37 ans, serait un ancien officier du renseignement extérieur algérien (DGDSE) ayant exercé les fonctions de premier secrétaire à l’ambassade d’Algérie à Paris. Protégé à l’époque par l’immunité diplomatique, celle-ci n’est désormais plus que fonctionnelle, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires.

L’instruction a également conduit à la mise en examen de sept autres personnes, dont un employé consulaire algérien, soupçonnés d’avoir participé à l’opération contre rémunération, sans motivation politique apparente.

Et Me Éric Plouvier, avocat d’Amir DZ, de déclarer à l’agence de presse française, « il est inquiétant d’imaginer que l’arrestation d’opposants politiques sur le sol français puisse être perçue comme une mission diplomatique », affirmant au passage que la décision du juge serait « une avancée essentielle pour éviter l’impunité ».

Si le présumé coupable de ce kidnapping n’est probablement plus en France, l’avocat français continue néanmoins dans sa lancée : « Il serait périlleux de considérer que l’arrestation d’opposants politiques sur le territoire français entre dans le périmètre des fonctions d’un diplomate et une fois sa mission prétendument ‘diplomatique’ terminée, l’agent du contre-espionnage algérien ne disposait plus que d’une immunité fonctionnelle » accordée aux agents d’État.

Il ajoute : « Dans l’hypothèse d’une future arrestation, il sera bien entendu très intéressant d’entendre les explications de l’intéressé et d’essayer de savoir de qui il a reçu les ordres pour mener cette opération spéciale », a commenté Me Plouvier, estimant « difficile aujourd’hui d’attendre, dans le contexte actuel, une coopération des autorités algériennes ».

Il est à rappeler que, Amir Boukhars, 42 ans, Youtubeur installé en France depuis 2016, fait l’objet  neuf mandats d’arrêt internationaux à son encontre notamment pour escroquerie ou infractions terroristes. La justice française a refusé son extradition en 2022. Par rapport à cette affaire, il n’a pas manqué de déclarer à l’agence de presse française : « J’ai vu la mort pendant l’enlèvement, qui a duré 27 heures, dans une forêt en Seine-et-Marne ».

Cette affaire intervient dans un contexte d’une crise diplomatique sans précédent entre Alger et Paris.