Chargement ...

Algériens tués à la frontière mauritanienne : une fausse alerte


Le samedi 28 janvier, des sites d’information sahraouis, citant la gendarmerie, ont rapporté que trois ressortissants algériens ont trouvé la mort dans une attaque au drone, qui a ciblé un convoi de camions dans la région d’Ain Ben Tili, à la frontière mauritanienne avec le Sahara Occidental.

L’information a vite fait le tour de la toile. Plusieurs médias, notamment ceux spécialisés dans les questions de sécurité et de défense, l’ont répercutée. Mais en Algérie, aucune source officielle ne s’est exprimée pour le confirmer ou l’infirmer. Ce sont plutôt les médias sahraouis qui, ce dimanche, après une ample vérification, se sont corrigés et démentis la véracité de l’information publiée la veille.

Les médias sahraouis avaient cru savoir que le convoi partait de la région de Tindouf, à l’extrême sud-ouest du pays, et se dirigeait vers Zouérat, en Mauritanie.

Le site spécialisé dans les questions sécuritaires MenaDefense a même précisé que les camionneurs avaient quitté Tindouf très tôt le matin et que l’attaque avait eu lieu « sur l’ancienne route coloniale qui longe la frontière avec le Sahara Occidental et qui se trouve en territoire mauritanien ».

Le 1er novembre 2021, deux camions de retour de Mauritanie après une opération routinière d’export entre Ouargla et Zouérat (Mauritanie) sont bombardés sur la route Impériale.

L’attaque avait fait trois victimes civiles algériennes, à quelques encablures de la ville de Bir Lahlou, proche de la frontière mauritano-sahraouie. Hmida Boumediene, Brahim Arbaoui et Achtam Ahmed, tous originaires d’Ouargla, sont morts le champ. Ils ont été pris pour cible au moment où leurs véhicules étaient à l’arrêt en territoire sahraoui entre Aïn Ben Tili (Mauritanie) et Bir Lahlou.

L’attaque est l’œuvre de l’armée marocaine. Les deux camions étaient à plus de 30 kilomètres au sud-est du « Mur des sables  » qui sépare à l’Est la partie contrôlés par le Polisario de l’Ouest sous contrôle marocain. La distance indique que les deux véhicules n’étaient pas proches de la zone tampon du Mur et n’étaient pas une « menace ».

Après l’attaque, les autorités algériennes ont réagi tardivement par un communiqué laconique et qui manquait de fermeté face à un acte de guerre.


Cet article a été modifié aujourd’hui le 29 janvier 2023. La supposée attaque contre les camionneurs algériens aux frontières mauritaniennes rapportée par Twala, reprenant des médias sahraouis et autres sites spécialisés en matière de sécurité, s’est avérée une manipulation. Twala reconnait un dysfonctionnement dans son processus de vérification et s’excuse auprès de ses abonnés et lecteurs.