Mohammed Lamine Belghit, dont le propos sur l’identité amazighe de l’Algérie, tenu lors d’un entretien à la chaine Sky News Arabia, a soulevé une large vague d’indignations, a été interpellé le 1er mai, présenté devant la justice, entendu et placé sous mandat de dépôt le samedi 3 mai.
Le parquet général prés la Cour d’Alger a indiqué, en effet, dans un communiqué diffusé le samedi 3 mai, que le dénommé Mohammed Lamine Belghit a été présenté devant le parquet du tribunal de Dar El Beida, dans la banlieue est d’Alger, et, différé devant le juge instructeur qui, après l’avoir auditionné, a décidé de le mettre en détention préventive.
Mohammed Lamine Belghit est poursuivi pour les chefs d’inculpation d’ « atteinte à la sureté et à l’unité nationales », « diffusion d’un discours haineux et raciste à travers les technologies de l’information et de la communication ». Le prévenu est donc présumé coupable de faits visant l’unité nationale à travers un travail ayant pour objet d’attenter aux symboles de la nation algérienne.
Dans une séquence vidéo, extrait d’un entretien à Sky News Arabia, une chaine britannico-émiratie, Mohammed Lamine Belghit, qui intervenait en qualité d’historien, a tenu des propos d’une extrême gravité. Il a soutenu que « tamazight est un projet sioniste et français ». Un révisionnisme, inqualifiable, sinon gravement attentatoire à l’unité nationale, tant il tend à ébranler un fondement millénaire de l’identité algérienne.
Le propos de Mohammed Lamine Belghit a été largement dénoncé sur les réseaux sociaux mais également par certains partis politiques, à l’instar du RCD qui a qualifié la sortie de l’historien de « misérabiliste » et a appelé « les autorité publiques à assumer pleinement leur responsabilité dans la préservation de la cohésion nationale et dans la lutte contre toute forme de discours raciste ou incitateur à la haine ».
Le vendredi, la télévision publique a consacré un long commentaire à la dérive de Mohamed Belghit, accusant les Émirats Arabes Unis d’être les instigateurs de cette sortie qui vise à attenter à l’unité et à la stabilité de l’Algérie. La télévision publique n’a pas lésine sur les mots pour qualifié les EAU « d’Etat artificiel » et Mohammed Lamine Belghit de « marchand idéologique dans le marché de l’histoire ».