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Arezki Larbi, un grand artiste s’en va


Arezki Larbi, un artiste plasticien d’exception, a quitté  hier ce monde où il a laissé une empreinte indélébile à travers son art polyvalent. Né à Aït Laâziz en 1955, Larbi était considéré comme l’un des plus grands artistes plasticiens de sa génération, marquant son parcours artistique dès ses débuts à l’école des Beaux-arts d’Alger au début des années quatre-vingt.

Diplômé en 1982,  Arezki Larbi s’est initialement plongé dans le monde du dessin de presse, de la caricature – notamment dans l’hebdomadaire Algérie- Actualités- et de la bande dessinée. Cependant, sa créativité débordante l’a conduit bien au-delà de ces domaines. Il a rapidement élargi son champ d’action pour embrasser le théâtre et le cinéma, où il a brillé en tant que décorateur et scénographe. Ses talents ont contribué à des œuvres cinématographiques mémorables telles que « Machahou » et « El Manara » de Belkacem Hadjadj, « La montagne de Baya » d’Azzeddine Meddour, et « Morituri » d’Okacha Touita.

Arezki Larbi, fidèle à son attachement pour les traditions et le symbolisme ancestral, a également exploré les tatouages traditionnels en Algérie dans son projet de fin d’études. Cette fascination pour les symboles ancestraux a laissé une marque indélébile sur toute son œuvre, qui s’est déployée des rues d’Alger à des expositions internationales, de La Havane à Paris, de Dakar à Luxembourg.

En parallèle à son travail dans les arts visuels, Arezki Larbi a également laissé sa marque dans le monde du cinéma en tant que réalisateur. Ses courts métrages, « Winna » (2019) et « Le chant de la sirène » (2022), ont été salués dans divers festivals cinématographiques. Adaptés de ses propres écrits, ces films portent l’empreinte distinctive du plasticien, privilégiant la couleur, les décors, et les accessoires au détriment du verbe.

L’exposition la plus récente d’Arezki Larbi, intitulée « Alter Ego, » a eu lieu à l’Espaco (Oued Tarfa) en 2018. Un hommage émouvant intitulé « Memo’art » y était présenté, mettant en lumière une multitude de minuscules photographies représentant les visages de ses proches. À travers cette œuvre, Larbi a déclaré : « C’est un chemin du cœur, mélancolique parfois, éclairé par des envolées de poésie involontaire. »

La vie et l’œuvre d’Arezki Larbi se sont étendues bien au-delà de la peinture et de la sculpture, englobant des collaborations avec le théâtre, le cinéma, et même des installations artistiques, comme en témoigne son projet intitulé « Murs Sénac » en 2004, orchestrant le dernier lieu de la vie du poète Jean Sénac, assassiné à Alger en 1973.

Arezki Larbi, un homme humble et discret, a laissé derrière lui un héritage artistique riche et diversifié. Son engagement dans les arts visuels, le cinéma, et son exploration constante de l’intime témoignent d’une vie dédiée aux arts dans leurs multiples facettes, contribuant à la visibilité de la culture algérienne.