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Cessez-le-feu à Gaza : la résolution algérienne au Conseil de sécurité bloquée


Le vote sur le projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, portée par la délégation algérienne au niveau du Conseil de sécurité de l’ONU, n’aura pas lieu cette semaine, selon les dernières informations obtenues à New York.

Le 1er février, la délégation algérienne avait remis aux représentants des autres membres du Conseil de sécurité le texte exigeant « un cessez-le-feu humanitaire immédiat qui doit être respecté par toutes les parties » et la mise en œuvre des deux résolutions précédentes sur Gaza (2712 et 2720).

Twala a appris que la mission algérienne à l’ONU a informé le Groupe arabe qu’il y aurait une nouvelle révision du texte (la troisième) qui sera soumise à la procédure d’approbation tacite, ce jeudi 15 février, et mise « en bleu » (finalisé) le lendemain. Selon nos informations, la dernière mouture du texte est soutenue par une grande partie des membres du Conseil de sécurité à l’exception des États-Unis.

La délégation algérienne espère que le vote se tiendra la semaine prochaine, mais tout porte à croire qu’il sera reporté.

Le 31 janvier, le Conseil de sécurité avait tenu une réunion, toujours convoquée par l’Algérie, pour étudier la mise en application du verdict rendu contre Israël par la Cour internationale de justice (CIJ), saisie par l’Afrique du Sud et accusant l’État hébreu de génocide. La CIJ avait rendu un arrêt ordonnant à Israël de prendre toutes les mesures possibles pour prévenir les actes de génocide à Gaza et exigeant qu’Israël fasse rapport sur la mise en œuvre de ces mesures dans un délai d’un mois.

Le blocage de la résolution algérienne au niveau du Conseil de sécurité est imposé par les États-Unis qui estiment qu’une telle résolution mette en péril les possibilités de négociation d’une trêve de longue durée.

Le 6 février, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, et le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, ont tenu une conversation téléphonique sur le sujet. Blinken a mis en avant le fait que le « timing » aurait un impact négatif sur les pourparlers du Caire, menés par l’Égypte, le Qatar, les États-Unis et Israël. Ces négociations sont au point mort pour l’instant.

Alger, qui coordonne ses efforts au niveau onusien avec l’Afrique du Sud, n’a pas vu d’un mauvais œil un court report du vote sur le projet de résolution puisqu’une mission palestinienne doit se rendre à la CIJ le 19 février concernant un avis consultatif sur l’occupation israélienne, demandée par les Palestiniens en décembre 2022.

De plus, la réunion mensuelle régulière sur la Palestine du Conseil de sécurité aura lieu 22 février, soit jeudi prochain. La délégation algérienne compte se saisir de cette nouvelle pour rappeler l’urgence d’engager le vote sur la résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Pour l’ambassadeur palestinien auprès de l’ONU, Riyad Mansour, procéder rapidement au vote exigeant un cessez-le-feu à Gaza aiderait les pourparlers au Caire. « Nous pensons que faire avancer le projet de résolution et le voter aide les négociateurs au Caire… Et nos frères en Égypte et au Qatar le comprennent bien, le soutiennent et font partie de ce consensus. »

Si le vote se tient, les États-Unis mobiliseront certainement leur droit de veto sur la résolution algérienne. Très certainement, une session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale de l’ONU sera convoquée.

Il est à rappeler que le projet de résolution algérien intervient dans un contexte d’urgence humanitaire et de la préparation d’une offensive militaire israélienne à Rafah, zone frontalière qui relie Gaza et l’Égypte où plus d’un million de Palestiniens sont entassés. Une telle opération met en danger la vie de ses populations et aggrave les crimes de guerre commis par Israël.

L’ONU affirme qu’environ 100 000 personnes à Gaza ont été tuées, blessées ou portées disparues, depuis le 7 octobre 2023.