La cour de Bir Mourad Raïs, à Alger, a rendu son verdict mercredi 23 avril à l’encontre de Mohamed Bouakkaz, ancien conseiller à la présidence de la République et directeur général du protocole. L’homme, a été condamné à cinq années de prison ferme, assorties d’une amende de 200 000 dinars. À cette peine s’ajoute une indemnisation d’un million de dinars au bénéfice du Trésor public, en réparation des préjudices financiers causés.
Poursuivi pour enrichissement illicite et abus de fonction, Mohamed Bouakkaz a nié en bloc les accusations portées contre lui. Lors de son audition, le 9 avril dernier, il s’est défendu, affirmant que les biens immobiliers et les montres de luxe retrouvés en sa possession avaient été dûment déclarés dans le cadre des obligations de transparence patrimoniale imposées aux hauts fonctionnaires. « Je n’ai jamais profité de mes fonctions pour m’enrichir », a-t-il déclaré devant la barre, rejetant toute malversation.
Le parquet, lui, avait requis une peine bien plus lourde : dix années de réclusion. Son avocat, pour sa part, avait plaidé la relaxe, dénonçant une procédure nourrie de spéculations plus que de preuves tangibles.
La disgrâce de Bouakkaz avait éclaté au grand jour en juin 2024, lorsque le président Abdelmadjid Tebboune avait mis fin à ses fonctions pour « manquements graves et atteinte à l’éthique professionnelle ». La revue Jeune Afrique, révélait les soupçons entourant les relations du directeur du protocole avec certains hommes d’affaires à la réputation sulfureuse. L’article évoquait également sa proximité avec une femme algérienne vivant entre la Turquie et les Émirats, suscitant des inquiétudes quant à un possible risque de compromission ou d’espionnage au profit de puissances étrangères.
Bouakkaz est entré au gouvernement comme chargé d’études au sein du Palais du Gouvernement, et a gravi patiemment les échelons, jusqu’à devenir chef du protocole auprès de plusieurs Premiers ministres, dont Abdelmalek Sellal et, brièvement, Abdelmadjid Tebboune lors de son passage éphémère à la tête du gouvernement en 2017. En décembre 2019, dans la foulée de l’élection de Tebboune à la présidence, Bouakkaz avait été rappelé aux affaires et placé à la tête du protocole présidentiel, poste qu’il occupait jusqu’à sa mise à l’écart l’année dernière.