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Dans une lettre ouverte, les filles de Boualem Sansal appellent Macron à intervenir


Dans une tribune publiée dans « Le Figaro » sous le titre « Monsieur le Président, n’oubliez pas notre père », Nawel et Sabiha Sansal, filles de l’écrivain Boualem Sansal, ont adressé une lettre ouverte au président français Emmanuel Macron pour qu’il intervienne en faveur de sa libération.

C’est une démarche qu’elles qualifient de « dernière tentative », après cinq mois de détention. « Après cinq mois d’un silence qui nous étreint chaque jour davantage », écrivent-elles, « après cinq mois à espérer, à attendre, à croire encore en la lumière de la justice, nous nous sentons aujourd’hui obligées, en tant que filles, mais aussi en tant que citoyennes du monde libre, de nous adresser à vous ».

Boualem Sansal a été arrêté à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024, puis condamné à cinq ans de prison le 27 mars dernier. En cause : une intervention médiatique où il a tenu des propos jugés attentatoires à l’unité nationale. L’auteur a depuis interjeté appel de sa condamnation.

Ses filles affirment que leur père « n’est pas détenu pour un crime, ni pour une faute, mais pour ce que toute démocratie devrait chérir : ses mots, ses pensées, sa liberté ». Elles écrivent que depuis cinq mois, il est « retenu dans une cellule, loin de ses livres, loin de sa table de travail, loin de ses petits-enfants qu’il n’a pas revus ».

« Cinq mois, Monsieur le Président. Cinq mois dans le silence d’un cachot pour un homme dont chaque mot a tenté, toute sa vie, de bâtir des ponts entre les peuples », écrivent-elles encore. Elles décrivent leur père comme un « humaniste que rien n’a jamais détourné de sa foi en l’universalisme, en la dignité, en la liberté d’expression ».

Le président Emmanuel Macron avait déjà évoqué la situation de Boualem Sansal auprès du président Tebboune, lors d’un échange téléphonique il y a deux semaines. Le communiqué de l’Elysée faisait état d’une demande de « geste de clémence ».