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Deux individus arrêtés dans l’affaire du viol collectif à Bordj Baji Mokhtar


La cour d’Adrar a émis un communiqué, ce mercredi 19 mai 2021, dans lequel elle confirme l’arrestation de deux personnes soupçonnées d’être liées à l’affaire du viol collectif commis sur plusieurs enseignantes à leur domicile de fonction à Bordj Badji Mokhtar, ville frontalière avec le Mali, à l’extrême sud du pays.

L’identité de ces deux individus n’a pas été rendue publique, mais le parquet d’Adrar a instruit la police judiciaire d’ouvrir une enquête approfondie à propos de ce viol. Le communiqué de la Cour stipule que les services concernés « travaillent pour arrêter les responsables avec tous les moyens légaux et le plus tôt possible ».  

Dans la nuit du lundi, vers les coups de 2 h du matin,  quatre hommes sont entrés par effraction dans le logement numéro 10 de la Nouvelle École pour agresser physiquement et sexuellement un groupe d’enseignantes. Ces dernières ont « subi un viol collectif pendant deux heures, notamment en présence d’un nourrisson », précise le communiqué du Syndicat algérien de travailleurs de l’Education (SATE).

Cet acte inhumain et barbare a secoué l’opinion nationale. « Les enseignantes, qui se trouvent dans un état psychologique catastrophique, ont été conduites à l’hôpital. Quelques-unes d’entre elles ont subi des blessures extrêmement graves et se sont fait voler leurs téléphones, ordinateurs ainsi que des sommes d’argent», s’indigne le Syndicat.

Mercredi 19 mai en matinée, des dizaines d’enseignants et de citoyens de la ville d’Adrar, ancien chef-lieu de la ville de Bordj Baji Mokhtar avant que celle-ci devienne une wilaya à part entière en mars dernier, ont tenu un sit-in près du siège de la Wilaya. Ils ont par la suite marché en ville pour dénoncer leurs conditions de travail et l’insécurité qui frappe ce secteur. Plusieurs manifestations ou rassemblements ont eu lieu dans d’autres villes du Nord.

À Bordj Baji Mokhtar, les cours ont été suspendus ainsi que la tenue des examens officiels. Certaines enseignantes ont déjà quitté les lieux selon des activistes de la ville.

À Adrar, les travailleurs du secteur de l’éducation ont annoncé qu’ils n’ont pas l’intention regagner les classes avant que la sécurité de tous ne soit aussi assurée. Au cours de la marche d’Adrar, les manifestants rappelaient que des agressions avaient été dénoncées par les enseignants, mais qu’elles n’ont pas été prises au sérieux.

Ce viol collectif à Bordj Baji Mokhtar est la quatrième agression contre des femmes dans les écoles de Bordj Baji Mokhtar au cours de la dernière année, une ville fortement militarisée, mais où la présence policière n’est pas disponible puisque c’est la gendarmerie qui y assure la sécurité.