En 2024, la France a délivré 250 095 visas aux ressortissants algériens, soit une augmentation de 19,3 % par rapport à l’année précédente, selon les statistiques du ministère français de l’Intérieur. Le chiffre, révélé dans un communiqué de l’Ambassade de France en Algérie, ce dimanche 9 février, contraste avec le regain de tensions entre les deux pays.

Dans le discours, les visas sont devenus une monnaie d’échange dans les relations algéro-françaises. Récemment, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, indiquait que les visas faisaient partie des « leviers que nous pourrions activer » en réponse aux crispations diplomatiques suite à l’affaire du tiktokeur “Doualemn”. Cela  rappelle légalement la période 2020-2022, au cours de laquelle la France, sous l’impulsion du ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, avait drastiquement réduit les délivrances de visas, reprochant à Alger de ne pas réadmettre ses ressortissants expulsés de France.

D’ores et déjà, sur les réseaux sociaux, de nombreux Algériens dénoncent une mise à l’arrêt des procédures de visas, évoquant des « blocages » dans les consulats français. Mais la véritable raison résiderait plutôt dans la transition vers un nouveau prestataire privé, Capago International, chargé de l’enregistrement des demandes.

La question des visas reste un thermomètre des relations franco-algériennes. En 2023, 209 708 visas Schengen avaient été accordés par la France aux Algériens et 93 151 avaient été rejetés.