En France, visiblement, la dénonciation des crimes commis par Israël contre les Palestiniens de Ghaza pourrait valoir des déboires de toutes natures, y compris judiciaires, à son auteur. Deux footballeurs, l’Algérien Youcef Attal, qui évolue à l’OGC Nice, et le Franco-algérien, ex-international français, Karim Benzema, ballon d’or 2022, qui évolue à Al-Ittihad, en Arabie Saoudite, en connaissaient.

Pour avoir pris position contre les crimes israéliens à Ghaza, les deux joueurs sont menacés de poursuites judiciaires. Youcef Attal est suspendu par son club employeur, l’OGC Nice, jusqu’à nouvel ordre. Il fait l’objet d’une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme », après qu’il ait publié sur les réseaux sociaux son soutien aux Palestiniens de Ghaza qui meurent sous les bombardements israéliens.

Karim Benzema, pour les mêmes raisons, est accusé par le ministre français de l’Intérieur, Gérard Darmanin, de liens avec l’organisation des Frères musulmans. L’accusation, publique, du premier policier de France, a été proférée le lundi dernier sur CNews. « Karim Benzema est en lien, on le sait tous, notoire avec les Frères musulmans », a-t-il accusé. Une accusation que le joueur a récusée mercredi, à travers son avocat Hugues Vigier. « C’est faux ! Karim Benzema n’a jamais eu la moindre relation avec cette organisation », a démenti Me Vigier.

L’accusation de Darmanin est intervenue après que Karim Benzema ait adressé sur X « toutes ses prières pour les habitants de Ghaza victimes une fois de plus de ces bombardements injustes qui n’épargnent ni femmes, ni enfants ». « Prier le 15 octobre pour des populations civiles sous les bombes qui n’épargnent ni les femmes ni les enfants ne constitue évidemment ni “propagande pour le Hamas”, ni “complicité de terrorisme ni actes de collaboration” », a rétorqué l’avocat du joueur, ajoutant que « c’est, je veux le croire, la compassion naturelle en face de ce que beaucoup qualifient aujourd’hui de crimes de guerre qui se commettent à Gaza, mais qui n’enlève rien à l’horreur des actes terroristes du 7 octobre, qui ne se discute pas ».

L’avocat de Karim Benzema a évoqué l’éventualité d’un dépôt de plante contre Gérard Darmanin. « Nous assistons une fois de plus à une instrumentalisation intolérable de Karim Benzema et de la “figure symbolique” qu’on se plaît à lui attribuer », a accusé, à son tour, Me Vigier.