Chargement ...

Hasna El Becharia n’est plus


Hasna El Becharia, icône de la musique Gnawa, a tiré sa révérence ce mercredi 1er mai. Celle dont la carrière a débuté modestement, animant des cérémonies de mariage, avait brillé sur les scènes internationales

Forte d’une carrière artistique qui s’étend sur plus de trois décennies, Hasna El Bacharia a su conquérir l’admiration de ses pairs et de son public, qui saluent unanimement son talent incontestable. Originaire de Béchar, elle a également rendu hommage à l’Algérie avec son album « Djazair Djohara » sorti en 2002, fusionnant habilement et en harmonie le sacré et le profane.

Maîtrisant plusieurs instruments dont la guitare électrique, le luth, le banjo et le guembri, Hasna El Bacharia transcende les frontières musicales pour embrasser pleinement l’essence de l’éclectisme. Elle a grandi dans l’atmosphère de la musique Gnawa qui régnait au sein de sa famille auprès de son père Maâlem. Mais malgré l’expertise de son père dans le maniement du guembri, ce dernier, raconte-t-elle notamment dans « La rockeuse du désert », le film qui lui a été consacré, n’a jamais approuvé sa passion pour la musique.  

Elle débute aux côtés de ses amies dans un groupe de musique qui a connu un succès fulgurant dans les fêtes de mariage à Béchar. Leur talent les a propulsées sur le devant de la scène lors d’un concert mémorable organisé par l’Union Nationale des Femmes Algériennes en 1976.

Le succès de Hasna El Bécharia a très vite dépassé les frontières algériennes, la menant sur les scènes prestigieuses des festivals de musique du monde en Algérie, en France, au Maroc, au Portugal et en Égypte. Sa collaboration avec le musicien napolitain Eugenio Bennato l’a emmenée aux quatre coins du globe, enrichissant son art d’influences multiculturelles.

En 2004, Hasna El Bacharia est retournée dans sa ville natale pour enflammer à nouveau les scènes musicales algériennes. Intégrant la troupe musicale « Lemma Becharia« , initié par Souad Asla, elle a revisité avec douze artistes féminines le riche répertoire musical de la Saoura.

Elle aimait à dire que sa musique était un don du ciel. « Des gens me disent que ma musique est mélangée avec le blues et autre chose. Mais je ne connais pas ces musiques. Ce que je compose me vient directement du ciel. » Elle restera à jamais une légende du Gnawa.