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La journaliste jordanienne Rana Sabbagh honorée par le Centre international des journalistes


Rana Sabbagh, Journaliste jordanienne, a été récompensée par le Centre International pour les Journalistes (ICFJ) à Washington avec le prestigieux prix « Knight Trailblazer Award 2024 ». Elle devient ainsi la première journaliste arabe à remporter cette distinction depuis sa création en 2021.

L’annonce, faite ce mercredi par l’ICFJ, honore trois journalistes en provenance de Jordanie, du Kenya et d’Ukraine pour leur « impact exceptionnel sur leurs communautés ». Le prix « Trailblazer », qui signifie littéralement « pionnier », reconnaît ceux qui ouvrent des voies d’innovation et de réussite, établissant des standards avancés.

Maggie Farley, directrice principale des bourses à l’ICFJ, a salué l’engagement de Sabbagh envers une « journalisme de haute qualité » et l’impact significatif de son travail, ainsi que les normes rigoureuses qu’elle a établies et maintenues pour les médias de sa région et au-delà.

Rana Sabbagh, qui ne peut se rendre dans quatre pays arabes en raison de ses reportages audacieux, a œuvré pendant quatre décennies dans une région parfois considérée comme dangereuse pour les journalistes. Co-fondatrice du réseau « Arab Reporters for Investigative Journalism » (ARIJ) en 2006, elle a formé une génération de journalistes d’investigation arabes et supervisé la publication de centaines d’enquêtes dénonçant la corruption et les violations des droits humains.

Au cours de sa carrière, Sabbagh a été une ardente défenseuse de la liberté d’expression, souvent au péril de sa propre sécurité. Ses contributions ont non seulement influencé le paysage médiatique du Moyen-Orient mais ont également permis à de nombreux journalistes, notamment des femmes, de progresser vers des carrières prestigieuses dans des institutions médiatiques internationales.

Son parcours a débuté en 1985 avec le “Jordan Times », avant de rejoindre Reuters à Amman et Dubaï. Devenue rédactrice en chef du « Jordan Times » au début des années 2000, elle a été licenciée pour avoir couvert des manifestations et exigé des enquêtes sur des allégations de torture policière.

En 2003, après avoir aidé à fonder le quotidien privé « Al Ghad », elle en a été évincée pour ses articles critiques sur la corruption et la nécessité de réformes politiques et économiques. En 2005, elle a établi ARIJ, transformant l’organisation en un centre influent de formation et de promotion du journalisme d’investigation dans 16 pays arabes.

Sous sa direction, ARIJ a formé plus de 4000 journalistes et universitaires, produisant plus de 60 enquêtes primées au niveau local, arabe et international. Son travail continue d’inspirer et de renforcer les journalistes à travers le monde.