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 la Kabylie refuse de suivre Ferhat Mehenni


La proclamation de l’indépendance de la Kabylie que Ferhat Mehenni prévoit pour le 14 décembre prochain ne sera rien  d’autre et rien de plus que l’expression d’une lubie, du  caprice d’un homme qui déraisonne gravement mais surtout dangereusement. Aussi sera-t-elle de nul effet.

La Kabylie n’embarquera pas dans l’aventure séparatiste du MAK, consciente  que celle-ci mènerait à des rivages sombres et incléments.  Elle refuse l’impasse dans laquelle Ferhat Mehenni veut l’engouffrer.

La Kabylie ne suivra pas Ferhat Mehenni. C’est incontestable. Elle n’adhère pas à son projet, utopique, de morcellement du pays. Elle l’exprime , haut et fort, à travers ses représentations: les partis politiques, les associations et autres organisations de la société civile.

«le pays ne sera pas divisé», clame le RCD

Invité, lundi 8 décembre , de Berbère Télévision, Atmane Mazouz, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a affiché clairement son rejet du projet séparatiste du MAK. « le pays ne sera pas divisé. La question a été tranchée par ceux qui ont libéré le pays, par les démocrates et les militants de la diversité», a-t-il affirmé. C’est sans ambages.

Le premier responsable du RCD refuse que l’on attente à l’intégrité territoriale du pays: «le RCD n’acceptera pas que l’on touche à l’intégrité territoriale du pays. Il n’acceptera pas non plus que l’on singularise une région ou des régions. Le faire, c’est lui proposer une fausse solution», a-t-il ajouté.

Il est manifeste que la Kabylie n’adhère pas au projet du MAK. Mais il reste nécessaire que ce soit rappelé par un parti qui en est bien ancré: «dans son écrasante majorité, la Kabylie n’est pas favorable à un tel projet», a-t-il attesté, ajoutant que le projet du MAK «n’aura aucune emprise sur le pays et sur la Kabylie».

Les partisans du MAK, émules de Bacchus, selon le FFS

Le front des forces socialistes (FFS), le parti le mieux assis en Kabylie, qui dirige plusieurs assemblées élues, se démarque aussi du projet séparatiste du MAK.  Son premier secrétaire, Youcef Aouchiche, évoque Bacchus, le roi de Mauritanie qui a livré son beau-père, le roi numide Jugurtha, aux romains, pour souligner la félonie de Ferhat Mehenni ,devenu marionnette consentante aux mains de pays étrangers qui veulent déstabiliser l’Algerie.

«Comme l’écrasante majorité des algériens, comme l’écrasante majorité des habitants des wilayas de Tizi-Ouzou, Bejaia et Bouira, le FFS a choisi cette voie d’honneur, contrairement à ceux qui ont choisi le chemin de la trahison légué par Bacchus», affirmait Aouchiche à Bejaia le samedi 6 décembre.

le parti de feu Hocine Ait Ahmed, Moudjahid et l’un des chefs de la révolution de novembre 1954 qui a libéré l’Algérie du joug colonial français, s’est de tout temps réclamé parti nationaliste, y compris lorsque, en 1963, il instigua une rébellion armée contre le pouvoir de Ben Bella.  Youcef Aouchiche en fait le rappel, en soulignant que «le FFS s’identifie aux nationalistes et à ceux qui ont donné leur vie pour une que  vive l’Algérie unie et indivisible», ajoutant que  son parti inscrit son combat «dans le cadre unitaire national».

Aux voix du RCD et du FFS se mêle celle du parti des travailleurs (PT) qui ne fait pas mystère de son rejet du projet du MAK. Sa secrétaire générale, Louisa Hanoune, l’a souligné tout récemment lors d’un passage dans l’émission Regards de Berbère télévision. La position du PT est exprimée aussi par Ramtane Youcef Taazibt, cadre dirigeant du parti, qui a écrit sur sa page Facebook : «comme des millions de Kabyles , je déclare n’avoir mandaté aucune personne à parler en mon nom pour une prétendue indépendance de la Kabylie».

Sur la toile, d’ailleurs, de nombreuses voix , militants politiques ou associatifs connus, tout comme des citoyens lambda, disent refuser que le MAK,  parle en leur nom, soulignant qu’ils ne l’ont pas mandaté pour le faire. Ni Ferhat Mehenni , ni les membres de l’ANAVAD (le prétendument gouvernement Kabyle en exil» ne sont porteurs d’un quelconque mandat. Ils se sont autoproclamé «tuteurs» de la Kabylie qu’ils n’ont jamais consulté … qui les rejettent.

«l’unité nationale comme bouclier», soutient la fondation Mustapha Bacha

La fondation Mustapha Bacha, du nom d’un des cadres fondateurs du RCD, décédé en juillet 1994, prend position , se démarque et dénonce le projet du MAK. Elle convie à un rassemblement citoyen le jeudi 11 décembre à Tizi-Ouzou (cinéma le mondial) pour dire «l’attachement à l’Algérie». «Face aux défis actuels, votre présence est un acte de conscience , de responsabilité et d’attachement à l’Algérie unie», est-il souligné dans son appel au rassemblement.

Le jeudi 4 décembre, le porte-parole de la fondation, Ali Bacha, a pris la parole pour affirmé qu’ «on ne peut pas se taire par rapport à ce qui se passe» et que «l’unité nationale n’est pas négociable… elle est portée par des générations qui ont refusé la division». Pour Ali Bacha, le projet du MAK n’est pas le projet de la Kabylie: «face à cette initiative solitaire, sans mandat, sans consultation , sans légitimité populaire, nous affirmons avec force que ce projet n’est pas celui de la Kabylie, ni celui de l’Algérie».  

Il y a une semaine, à travers plusieurs communes de Kabylie, des élus locaux ont observé des sit-in pour dénoncer le projet séparatiste du MAK. Une halte symbolique mais aussi un acte politique qui se veut un appel à mobilisation pour contrecarrer l’entreprise de Ferhat Mehenni. Une entreprise porteuse de beaucoup de risques pour la Kabylie et l’Algérie, encadrée et  financée  qu’elle est par des pays hostiles à l’Algérie, le Maroc et Israël, pour ne citer que ceux dont le soutien au projet du MAK est établi.