L’Algérie et le Mali ont adressé, selon des sources médiatiques, des lettres séparées au Conseil de sécurité de l’ONU après l’incident frontalier qui a causé une crise diplomatique déjà latente entre Alger et Bamako. Ainsi, le 7 avril 2025, Alger et Bamako ont chacun adressé une correspondance au Conseil de sécurité des Nations unies, à la suite de l’incident survenu à la frontière.
Selon Radio France Internationale (RFI), ces lettres, échangées sans concertation, contiennent essentiellement des déclarations de position et des échanges de données. Aucune d’elles ne constitue une plainte formelle ni ne demande explicitement une session d’urgence du Conseil. « Rien, à ce stade, n’exige une action particulière de notre part », confie un diplomate onusien cité par RFI.
« C’est très courant, décrypte pour sa part un juriste spécialiste des protocoles onusiens cité par RFI. Les États notifient le Conseil de sécurité lorsqu’ils considèrent qu’un autre État pose un acte à leur encontre qui menace la paix et la sécurité internationale ». Une façon, selon cette source, de susciter des discussions parmi les membres du Conseil, de manière informelle ou en séance. « Juridiquement, poursuit cet expert, cela permet aussi de notifier son désaccord et de préparer d’éventuelles représailles »
Il faut dire que le climat est des plus tendus. Bamako qualifie l’acte de « provocation », voire « d’agression », accusant Alger de collusion avec des groupes armés opérant dans le nord malien. De son côté, l’Algérie dénonce une incursion illégale de son territoire par un drone de surveillance, et fustige une campagne de désinformation orchestrée par les autorités de transition maliennes.
Dans cette atmosphère électrique, la CEDEAO tente de jouer les médiateurs. Dans un appel au calme publié le 9 avril, elle exhorte les deux pays frères à faire preuve de retenue, à renouer le dialogue, et à privilégier les voies africaines de règlement des différends.