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Le député MSP Abdelouahab Yagoubi met son parti dans l’embarras


Le député des Algériens de France, Abdelouahab Yagoubi, place son parti, le Mouvement de la société pour la paix (MSP), dans une position délicate. Sa participation, en marge de la 80e Assemblée générale des Nations unies, à une séance sur le terrorisme à laquelle assistait un représentant d’Israël, n’a pas été du goût de sa formation politique. Celle-ci s’est empressée de le désavouer.

Alors que l’ancien président du parti, Abderrazak Makri, naviguait vers Ghaza avec la flottille Global Sumud, le député Yagoubi débattait du terrorisme à New York en présence d’un représentant d’Israël. Si l’engagement du premier est conforme à la ligne traditionnelle du parti vis-à-vis de la cause palestinienne, la démarche du second s’en écarte.

Le parti dirigé par Abdelaali Hassani s’est senti obligé de réagir rapidement afin d’atténuer les répercussions de « l’écart » commis par son député sur son image. Dans un communiqué rendu public dimanche 28 septembre, le MSP a précisé que Yagoubi avait pris part à la séance new-yorkaise « en sa qualité de rapporteur pour l’intelligence artificielle » du Parlement méditerranéen et qu’il y avait participé comme « orateur principal de cette session de dimension internationale ».

Mais, tout en cherchant à se démarquer, le MSP n’a pas ménagé son élu : « Il s’agit d’un acte et d’un comportement inacceptables, quels que soient les motifs, les justifications, les antécédents ou les formes », a tranché le parti, laissant entendre que des mesures pourraient être prises à l’encontre de Yagoubi.

Amplifiée par les réseaux sociaux, cette participation aux côtés d’Israël risque de ternir davantage l’image du parti islamiste, déjà affaibli. Son président, Abdelaali Hassani, qui n’a ni l’autorité ni le charisme de ses prédécesseurs, tente tant bien que mal — sans grand succès — de maintenir le navire du MSP à flot.

À la dernière élection présidentielle, en septembre 2024, le candidat du MSP a obtenu moins de 4 % des suffrages selon l’ANIE, et à peine plus de 9 % d’après le score corrigé établi par la Cour constitutionnelle. Partie prenante de toutes les alliances présidentielles sous Bouteflika, puis dénoncé par le Hirak en 2019, le MSP peine depuis à se refaire une santé. La sortie de son député Yagoubi n’est certainement pas de nature à lui rendre service.