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Le RCD participera aux élections locales et législatives


La question a été tranchée par le Conseil national du parti, réuni le vendredi 19 décembre à Alger : le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ira aux prochaines élections locales et législatives.

L’adhésion au prochain processus électoral a obtenu l’assentiment de la majorité des membres de l’instance délibérante du parti. Sans surprise, tant le ton avait été donné par le président du parti, Atmane Mazouz, qui, dans son discours d’ouverture des travaux du Conseil national, a indiqué la voie à suivre.

« Participer ou ne pas participer n’est pas une fin en soi. La véritable question politique est celle-ci : dans un contexte de fragilisation extrême de l’État, de délitement des institutions et d’absence de contre-pouvoirs, pouvons-nous nous permettre de laisser l’espace institutionnel entièrement aux forces de l’inertie, de la régression et de l’allégeance ? », s’est-il interrogé, suggérant qu’il ne faut pas prolonger la politique de la chaise vide.

Pour le président du RCD, « le danger est réel. Il ne se limite pas à une fraude électorale ou à une compétition faussée. Il réside dans la désinstitutionnalisation progressive du pays, dans la perte de toute médiation politique, dans la confiscation de la représentation populaire par des structures vides de légitimité et de sens ».

« Porter la voix du changement » dans les institutions

En optant pour la participation aux prochaines élections, le RCD veut porter une voix de l’opposition au sein des institutions. « Notre responsabilité historique est de porter la voix du changement là où se prennent — ou se confisquent — les décisions, y compris dans des espaces imparfaits, verrouillés et hostiles », a plaidé Mazouz, expliquant que « s’engager dans la sphère institutionnelle ne signifie ni capituler ni se taire. Cela signifie investir le terrain politique pour y introduire le conflit démocratique, pour y porter les revendications populaires, pour y dévoiler les mécanismes de l’exclusion et de la fraude, pour y défendre les libertés et la souveraineté du citoyen ».

Si le RCD réclame l’ouverture du champ politique, ainsi que des mesures de détente en faveur des détenus d’opinion et la fin des ingérences administratives et sécuritaires dans le processus électoral, il n’en fait cependant pas des préalables à sa participation.

Depuis 2019, le RCD a boycotté tous les processus électoraux. Il a notamment boycotté les deux élections présidentielles (2019 et 2024), ainsi que les élections locales et législatives de 2021.