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Le RCD, le PT et Jil Jadid demandent à Tebboune de geler la loi minière


Trois partis politiques, à savoir, le RCD, le PT et Jil Jadid, ont réagi solidairement à la loi sur les activités minières qui vient d’être adoptée par les deux chambres du Parlement, l’Assemblée populaire nationale (APN) et le Conseil de la nation.

Selon les trois partis, il s’agit d’une dénationalisation et une privatisation d’un secteur vital, en violation de la constitution. Pour eux, cela va ouvrir la voie à l’entrée «d’acteurs dit investisseurs, incontrôlables, y compris des entités hostiles à notre pays, tout en leur permettant d’utiliser des fonds du trésor public algérien pour leur financement».

La réaction des trois formations politiques, qui constituent les rares voix discordantes encore audibles sur une scène politique aseptisée, a été exprimée à travers un communiqué commun publié le samedi 26 juillet 2025. Un communiqué qui se veut d’alerter sur les risques encourus en soustrayant le secteur des mines aux secteurs stratégiques.

Les signataires du communiqué demandent au président de la République, en sa qualité de garant de la Constitution de «geler cette loi anticonstitutionnelle et antinationale en s’abstenant de la promulguer». Peu probable que leur requête soit entendu, tant est que la loi, dans la teneur qu’on lui connait, a été supervisée par le chef de l’Etat qui l’a avalisée en conseil des ministres.

Les trois partis affirment que personne ne peut comprendre cette démarche du gouvernement qui hypothèque le sort du pays et celui des générations futures.

«Les richesses minières du pays sont très importantes et très variés: terres rares, métaux précieux, etc. Ce ce fait, elles sont très convoitées par les multinationales. Or, ces ressources naturelles sont à même de constituer progressivement une source de recours importante pour le pays face aux chocs pétroliers imprévisibles», soulignent- ils.

Selon eux, « seul l’Etat peut impulser une telle orientation en dégageant les moyens financiers nécessaires à la recherche dans le secteur, d’autant que la loi 2014 consacrait une ouverture à hauteur de 49% pour les étrangers, sans interdire le recours, en cas de besoin, à l’expertise étrangère».

Les trois partis soulignent aussi que la nouvelle loi sur l’activité minière permet l’exploitation des mines sur la base d’un «partenariat accordant  jusqu’à 80% des parts aux partenaires privés étrangers, alors que la partie algérienne étatique ne pourra détenir qu’à partir de 20% des parts, le tout dans le cadre de contrats de concessions d’une durée de 30 ans , renouvelables, cessibles et hypothécables ».

Se disant inquiets par cette mesure qui hypothèque, selon eux, la richesse nationale, les trois partis rappellent l’expérience de la dénationalisation des mines du temps du ministre de l’Energie Chakib Khelil. La loi khelil d’avril 2001 a légalisé, disent-ils, «le pillage étranger, comme cela s’est produit avec les mines de Ouenza et Boukhadra à Tebessa par Mittal Steel puis ArcelorMittal, ainsi que la mine d’or d’Amesmassa à Tamanrasset par la société australienne GMA. Ces pseudo investisseurs ont organisé le siphonage criminel de nos richesses minières, ce qui a laissé ces mines dans un état de délabrement total nécessitant l’intervention de l’état pour leur sauvetage ».

«L’enjeu géopolitique et stratégique des mines est particulièrement sensible, y compris pour la sécurité nationale. Cette loi n’offre aucune sécurité pour le pays et ouvre la porte à une perte de souveraineté sur ses richesses», avertissent ils.

Et de souligner que «cette modification législative régressive intervient précisément dans un contexte mondial dans lequel la prédation des richesses minières est érigée en système au profit des multinationales et au détriment des pays producteurs».