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Les cadres et les fonctionnaires des AE invités à éviter de voyager en France


Les fonctionnaires de l’administration centrale du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger sont invités par leur hiérarchie à éviter de voyager en France pour quelque motif que ce soit.

La direction des ressources humaines du MAE a en effet demandé, dans une note datée du 13 mars dernier, aux fonctionnaires de l’institution ainsi qu’à leurs familles d’annuler tous leurs voyages en France, que ce soit pour des raisons personnelles ou touristiques.

La même direction, se référant à une instruction du secrétariat général du MAE, a également invité les fonctionnaires du ministère devant voyager dans un autre pays étranger à éviter de transiter par les postes frontaliers français.

Cette décision du département d’Ahmed Attaf est intervenue après que des diplomates et des membres de familles de diplomates ont été refoulés des aéroports français.

L’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali a en effet été interdite d’accès au territoire français au motif qu’elle n’avait pas tous les documents de voyage requis. Elle voyageait, pour rappel, avec un passeport diplomatique.

Quelques jours auparavant, c’était l’ancien directeur de cabinet de la présidence de la République, Abdelaziz Khellaf, qui a été refoulé de Paris. Lui aussi voyageait avec un passeport diplomatique.

Une crise diplomatique alimentée par des tensions politiques

Le ministère des Affaires étrangères conseille donc à ses fonctionnaires et cadres de ne pas se rendre en France afin de leur éviter de subir des traitements humiliants ou de se faire carrément refouler.

Surenchérissant à n’en plus pouvoir autour de la crise diplomatique entre Alger et Paris, le ministre de l’Intérieur français, Bruno Retailleau, a dicté aux personnels aux frontières de renforcer les contrôles sur les voyageurs algériens.

La crise entre la France et l’Algérie a éclaté en juillet 2024. Elle est depuis attisée par quelques ministres français, mais surtout par le personnel politique de l’extrême droite. Ces derniers poussent à la rupture des relations.

Le président Emmanuel Macron, lui, préfère un ton plus modéré et entend laisser une chance à la reprise du dialogue entre les deux pays. Le porte-parole du Quai d’Orsay a fait part, ce vendredi, de préparatifs en cours pour une visite à Alger du chef de la diplomatie française.