Le séminaire sur les 60 ans du journalisme en Algérie a clôturé ses travaux jeudi 30 juin par la présentation de ses recommandations.
« Système médiatique en Algérie, 60 ans après l’indépendance : politiques, législation, pratiques et défis », tel était le thème de cette rencontre organisée par la faculté des sciences de l’information et de la communication de l’Université Alger 3.
Les participants ont souligné le fait que les entreprises médiatiques constituent, aujourd’hui, des outils indispensables faisant partie intégrante des stratégies diplomatiques des États.
Ils ont, à cet égard, rappelé que la construction de tout système médiatique est étroitement liée au processus d’édification de l’État, et ce, dans tous les pays du monde.
Les chercheurs en sciences de l’information et les professionnels des médias, qui sont intervenus lors des travaux du séminaire, n’ont pas manqué d’évoquer la crise sans précédent que traversent les médias en Algérie.
Une crise complexe et multidimensionnelle qui appelle à une redéfinition d’une nouvelle politique médiatique en mesure de relever les défis de l’avenir.
Dans le sens d’une sortie de crise, les travaux du séminaire ont donné lieu à dix recommandations :
– La nécessité d’engager une réflexion sérieuse pour la construction d’un système médiatique conforme aux normes internationales, en mesure de s’adapter aux évolutions et transformations technologiques induites par les nouveaux médias.
– Apporter des changements au système législatif afin de garantir l’accès à l’information et améliorer les performances professionnelles des médias comme préalables au rétablissement des liens de confiance entre les médias et ses différents lectorats.
– Promulgation d’une loi garantissant le droit d’accès aux sources d’information, un droit consacré par la constitution et dont les modalités de mise en œuvre doivent également être garanties
– La mise en place de mécanismes souscrivant à l’application des textes législatifs relatifs aux médias en matière de contrôle et de régulation, dans une dynamique de rupture avec la logique de gestion hors loi jusque-là adoptée.
– Hâter la promulgation d’une loi sur la publicité respectant les normes commerciales, répondant à l’exigence de la transparence et proscrivant l’utilisation de la publicité à des fins non professionnelles et non commerciales.
– Déployer une politique d’aide aux médias basée sur des critères de performances économiques et professionnelle à même de préserver et d’assurer la pérennité du pluralisme médiatique en Algérie.
– Faire obligation aux entreprises médiatiques de réinvestir une partie des aides publiques dans la formation des journalistes.
– L’engagement résolu des entreprises médiatiques à consolider leurs capacités managériales en échange de toute forme de soutien public.
– Élaborer une stratégie nationnale de transformation numérique dans le secteur des médias à travers l’amélioration de l’écosystème numérique et des plateformes technologique afin d’encourager la création de contenus, sur le double plan qualitatif et quantitatif.
– Réaliser des centres d’hébergement de données pour préserver la souveraineté et la sécurité numérique nationale, car il n’est pas possible d’assurer une transformation numérique et de bâtir une presse en ligne en Algérie sans cet impératif technologique.