L’Algérie figure encore parmi les dix premiers pays africains comptant le plus grand nombre de millionnaires, mais la tendance est à la baisse. Le rapport Africa Wealth Report 2025, publié par le cabinet de conseil international Henley & Partners, recense 2700 millionnaires en dollars dans le pays, ainsi qu’une dizaine de grandes fortunes individuelles dépassant chacune les 100 millions de dollars. Le milliardaire Issad Rebrab, fondateur du groupe Cevital, est l’unique représentant algérien dans le cercle très restreint des milliardaires du continent.
Pourtant, entre 2015 et 2025, l’Algérie a vu son nombre de millionnaires chuter de 23 %. Pour le rapport, il s’agit d’une contraction comparable à celle d’autres économies fortement dépendantes des hydrocarbures, comme l’Angola (-36 %) et le Nigeria (-47 %). Dans les faits, cela pourrait s’expliquer par la chute de certains oligarques algériens après le mouvement populaire du 22 février.
En tout et pour tout, l’Afrique totalise aujourd’hui 122 500 millionnaires, contre 135 200 dix ans plus tôt. Elle compte aussi 25 milliardaires et 348 “centi-millionnaires” (fortunes supérieures à 100 millions de dollars). Si l’Algérie recule, d’autres pays connaissent une ascension : le Maroc (+40 %), le Rwanda (+48 %) ou encore l’île Maurice (+63 %). Dans ce paysage, l’Algérie se situe derrière l’île Maurice mais devant le Ghana.
L’Afrique des grandes fortunes
L’Afrique du Sud conserve sans surprise sa place de leader continental, avec 41 100 millionnaires, soit 34 % de l’ensemble des fortunes africaines. Viennent ensuite l’Égypte (14 800), le Maroc (7 500), le Nigeria (7 200) et le Kenya (6 800). Ces cinq pays concentrent à eux seuls 63 % des millionnaires du continent et 88 % de ses milliardaires. À l’échelle des villes, Johannesburg s’impose comme capitale financière africaine avec 11 700 millionnaires, suivie de près par Le Cap (8 500 et 35 grandes fortunes), puis Le Caire (6 800) et Nairobi (4 200).
Les auteurs du rapport, qui s’appuient sur un croisement de données issues de sources financières internationales, projettent une nette accélération d’ici 2035. Le nombre de millionnaires africains pourrait croître de 65 %, mais de manière inégale : les pays diversifiant leur économie devraient en bénéficier, tandis que ceux tributaires du pétrole et du gaz risquent de continuer à perdre du terrain.