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Lisbonne soutient le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental


Le Portugal a rejoint, mardi 22 juillet, la liste des pays européens exprimant leur appui à la proposition marocaine d’autonomie pour le Sahara occidental. Cette déclaration, prononcée par le ministre portugais des affaires étrangères, Paulo Rangel, lors d’une conférence conjointe à Lisbonne avec son homologue marocain Nasser Bourita, a immédiatement suscité une réaction officielle du gouvernement sahraoui.

« Le Portugal considère la proposition d’autonomie présentée par le Maroc comme une base sérieuse, crédible et constructive pour résoudre ce différend », a affirmé Rangel, soulignant que toute issue « devra toujours se faire sous l’égide des Nations unies ». Il a salué « l’implication du Maroc dans ce processus et insisté sur la nécessité d’une solution politique négociée« .

Cette déclaration s’inscrit dans un contexte diplomatique où plusieurs capitales occidentales, dont Londres et Paris, ont manifesté récemment leur soutien au plan marocain. En juin dernier, le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy, avait qualifié le projet marocain de « base la plus crédible, viable et pragmatique pour un règlement durable ». La France, pour sa part, avait exprimé l’été dernier un soutien appuyé à ce plan, une position qui a ravivé les tensions diplomatiques avec Alger.

Dans un communiqué publié dans la foulée de la déclaration conjointe, le ministère sahraoui des affaires étrangères a exprimé son « profond regret » face à ce qu’il considère comme un alignement du Portugal sur une position contraire à la légalité internationale.

Le gouvernement sahraoui a rappelé à Lisbonne son propre passé de soutien au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, en particulier sa défense du droit à l’autodétermination du peuple est-timorais. Il a exhorté le Portugal à rester fidèle à ses principes, notamment ceux inscrits dans sa Constitution et dans les conventions internationales relatives aux droits de l’homme. Le communiqué appelle Lisbonne à « défendre la légalité internationale et les droits des peuples à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Il convient de rappeler que l’Algérie avait réagi avec fermeté lorsque l’Espagne, puis la France, avaient exprimé leur soutien au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental. Dans le cas espagnol, la riposte avait été immédiate : rappel de l’ambassadeur, gel du traité d’amitié, et suspension des échanges commerciaux. Si les relations entre Alger et Madrid ont depuis été rétablies, le différend avec Paris, lui, a donné lieu à une crise diplomatique d’une ampleur inédite, qui continue de peser sur les liens entre les deux pays.