L’ex-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, pousse un cri de colère contre l’interdiction en Algérie des marches de soutien au peuple palestinien qui subit les pires des atrocités perpétrées par l’armée israélienne depuis plus d’une semaine.
Dans une vidéo de plus de 8 minutes, postée samedi 14 octobre sur les réseaux sociaux, Makri est revenu sur le refus des autorités algériennes de permettre vendredi à des milliers de personnes d’exprimer leur solidarité avec les populations civiles bombardées dans la bande de Gaza.
«Pourquoi vous nous avez interdit de manifester vendredi contre les exactions des sionistes en Palestine ?», s’interroge l’ex patron du MSP.
Il affirme que beaucoup d’algériens ont tenté de se rassembler pour manifester contre le génocide que mène l’armée israélienne dans les territoires occupés avant d’en être dissuadés.
Essentiellement à Alger, un dispositif policier impressionnant a été déployé dans les principaux axes de la capitale pour empêcher tout rassemblement. Ce fut le cas à proximité de certaines mosquées ( Errahma, ndlr) et le long de grandes avenues d’Alger : Didouche Mourad, Hassiba Benbouali…
«Sommes-nous différents des autres peuples arabes et musulmans. Pourquoi les algériens n’ont-ils pas le droit d’exprimer leur colère contre ces massacres qui se poursuivent en territoires occupés», se demande Makri pour qui l’argument d’un possible «dérapage» ne tient pas la route.
«Lors du hirak rien ne s’est pas. Les gens ont manifesté pour la Palestine sans que cela ne débouche sur aucun incident. Dans l’ancienne Algérie, les manifestations étaient permises et se passaient le plus normalement du monde», dit-il.
Le MAK ? « Leur président n’a-t-il pas brandi le drapeau sioniste et manifesté récemment sa solidarité avec les Israéliens à Paris. Aucun membre du MAK n’osera se mêler à la foule. Donc l’argument du MAK ne tient pas», a-t-il poursuivi. Makri, très en colère, appelle les pouvoirs publics à organiser des manifestations de soutien en faveur des Palestiniens s’il craint une «manipulation des masses».
«Que le pourvoir et les partis politiques qui lui sont acquis le fasse !Même dans des pays où les dirigeants ont normalisé avec Israël, des milliers de personnes ont battu le pavé. Mais cela n’est pas permis en Algérie», enchaine Makri, affirmant qu’il s’agit-là d’une question d’honneur.
Pour lui, non seulement les pouvoirs publics doivent lever l’interdiction de manifester mais ils ont l’obligation de soutenir les factions palestiniennes aux plans politique, financier et même militaire.