Chargement ...

Naïma Abbad, militante de Jil Jadid, condamnée pour ses critiques contre la mairie de Fouka


Le parti Jil Jadid a fait part, dans un communiqué, de la condamnation à une peine d’un an de prison ferme de Naïma Abbad, militante de terrain et coordinatrice du parti à Tipaza. Ce jugement, prononcé en comparution immédiate à la suite d’une plainte déposée par le président de l’Assemblée populaire communale, suscite, selon le parti de Sofiane Djilali, “ un profond malaise” et interroge les fondements de l’engagement citoyen dans l’Algérie d’aujourd’hui.

Pendant des années, Naïma Abbad a prêté, selon le communiqué, sa voix aux doléances de ses concitoyens. « Elle publiait régulièrement des vidéos sur les réseaux sociaux pour alerter les autorités locales sur la dégradation de la propreté publique, ainsi que sur des projets municipaux douteux qui ont enlaidi le centre-ville et l’ont rendu inutilisable depuis des années », explique-t-on à Jil Djadid qui considère que ce travail relèverait d’un sens aigu de la responsabilité citoyenneet  d’un amour sincère pour sa ville et pour le service public. Et de de plaider: “Si le ton qu’elle peut prendre ne plaît pas, cela s’explique amplement par la gabegie, les gestions douteuses et la situation calamiteuse voire catastrophique de la ville. Au lieu d’ouvrir des enquêtes sérieuses sur cette mauvaise gestion, les autorités locales ont préféré punir une citoyenne modèle qui, sous d’autres cieux, aurait eu une médaille du mérite ».

Le tort de Naïma Abbad serait donc d’avoir  pris la parole pour dénoncer une gestion municipale défaillante. « Madame Abbad n’a été accusée ni de corruption, ni de détournement, ni d’aucune infraction financière. Elle a été condamnée à la prison uniquement parce que le maire s’est senti embarrassé et a saisi le parquet », écrit le parti qui en profite pour dénoncer   notamment : « Les pressions exercées sur les militants, la censure des médias et l’instrumentalisation de la justice pour réprimer l’action politique ne sont pas des signes de stabilité. Elles engendrent au contraire la frustration collective et sèment les graines de la protestation ». Jil Jadid « refuse et condamne fermement cette approche répressive à l’encontre des citoyens », et exprime « son soutien total et actif à Madame Naïma Abbad face à cette condamnation injuste et douloureuse ».