58 personnes ont été tuées lundi 15 mars lors d’un massacre dans la province de Tillabéri au sud-ouest du Niger, ont indiqué les médias publics.

Selon un communiqué du gouvernement publié mardi soir à la télévision publique, « des groupes d’individus armés non encore identifiés ont intercepté quatre véhicules transportant des passagers de retour du marché hebdomadaire de Bani-Bangou en partance respectivement aux villages de Chinégodar et Darey-Daye ».

« Le bilan de ces actes barbares est de 58 personnes tuées, une personne blessée, plusieurs greniers et deux véhicules incendiés, deux véhicules emportés », selon le gouvernement.

Le marché de Bani-bangou est le plus important marché hebdomadaire de la région de Tillabéri, situé dans la zone dite des « trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.

Le groupe armé a incendié les greniers du village, une pratique qui se généralise depuis quelques mois afin de pousser les populations à fuir.

La région de Tillabéri est depuis des années le théâtre de violences sanglantes de plusieurs groupes armés, notamment les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et l’État islamique au grand Sahara (EIGS). Les violences sont souvent enchevêtrées dans des dynamiques sécuritaires complexes qui y mêlent terroristes, bandits armés, voleurs de bétail et milices locales.

L’attaque n’a pas encore été revendiquée, mais tout porte à croire qu’elle porte la marque de fabrique de l’EIGS.

En décembre 2020, le groupe de l’« État islamique » avait attaqué la base militaire de Chinagoder, tuant près de cent soldats.

L’attaque meurtrière de Bani-Bangou est la première depuis l’élection du nouveau président nigérien, Mohamed Bazoum le 21 février.

Le gouvernement nigérien a décrété trois jours de deuil national à partir de mercredi 17 mars 2021.

En février dernier, la force conjointe du G5 Sahel, regroupant les forces armées des cinq pays de la région (Mauritanie, Mali, Burkina, Niger et Tchad) qui lutte contre le terrorisme et le crime organisé, a annoncé le déploiement de 1 200 soldats de l’armée tchadienne dans la zone des « trois-frontières ». Ces soldats seront déployés dans la région de Tera à Tillabéri.