La grande mine d’uranium d’Arlit au nord du Niger, une ville qui se trouve à 240 kilomètres de la frontière algérienne, a arrêté sa production ce 31 mars 2021.
La mine d’Arlit, connue sous le nom de COMINAK (Compagnie minière d’Akouta) était détenue à 59 % par Orano (l’ancien groupe français Areva), à 31 % par la SOPAMIN (Société du patrimoine des mines du Niger) et à 10 % par le groupe espagnol ENUSA (Enusa Industrias Avanzadas).
Le Conseil d’Administration de COMINAK avait voté en octobre 2019 l’arrêt de production au 31 mars 2021, invoquant l’épuisement du gisement.
« L’épuisement des réserves ne permet plus la poursuite des opérations. Avec des coûts d’exploitation très élevés et une forte baisse des prix de l’uranium, la COMINAK est déficitaire depuis 2017, malgré la mise en œuvre de plans d’économies », précise la COMINAK dans communiqué publié en octobre 2020.
La mine de la COMINAK a produit plus de 75 000 tonnes d’uranium depuis sa mise en exploitation en 1978 grâce aux gisements d’Akouta, Akola et Ebba. Sa fermeture est un coup dur pour l’économie du Nord du Niger et les populations locales. Plus de 740 salariés et 1 000 sous-traitants travaillaient sur le site.
Selon la presse locale, les sous-traitants n’auront pas accès à des indemnisations et au suivi médical adéquat, après avoir travaillé sur des sites à forte teneur en radioactivité.
L’enjeu environnemental est également une source d’inquiétude majeure pour les habitants de la région, malgré l’engagement de la COMINAK et d’Orano à sécuriser et protéger l’environnement et les populations des risques encourus.
« Les travaux de réaménagement du site se poursuivront pendant 10 ans. La surveillance environnementale se poursuivra à la fin des travaux de réaménagement pendant une période d’au moins 5 ans, à l’issue de laquelle un bilan sera effectué. Ces travaux permettront de restituer un site sûr dans le respect des normes nationales, des recommandations internationales et des standards d’Orano en matière de sûreté et de radioprotection », souligne Orano sur son site.
La deuxième grande mine du Niger, la SOMAIR (Société des mines de l’Aïr) dont 69 % des parts reviennent à Orano Cycle et 31 % à l’Office national des ressources minières du Niger, est également en fin de vie.
Par ailleurs, un nouveau projet d’exploitation dans la région Imouararen, à 80 kilomètres au Sud d’Arlit, est en cours de préparation. « Imouraren sera mis en exploitation lorsque les conditions du marché le permettront… Les travaux pour la mise en production du site ont été suspendus et le site a été mis »sous cocon » en 2015 dans l’attente de conditions de marché plus favorables », rappelle Orano.
Le projet du gisement d’Imouararen est détenu à 66,65 % par Orano et à 33,35 % par SOPAMIN et l’État du Niger.
La production d’uranium représente 50 % des recettes d’exportation du Niger en 2020. Le prix de l’Uranium a été très volatile au cours des dernières années. Le prix spot du cours de l’Uranium U308 est à 28 $ US en date du 1er avril 2021.