L’Organisation des Nations Unies (ONU) a officiellement déclaré, ce vendredi 22 août 2025, l’état de famine dans la bande de Ghaza. C’est une première dans l’histoire du Moyen-Orient. Le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), mandaté par l’ONU, confirme que le gouvernorat de Ghaza, au nord de l’enclave palestinienne, est entré dans la phase la plus critique de l’insécurité alimentaire.
Selon cette analyse, près de 500 000 personnes vivent dans des conditions « catastrophiques ». Ils représentent un quart de la population totale. L’ONU désigne directement la responsabilité d’Israël, qui impose un blocus alimentaire. Cela s’ajoute à ses bombardements quotidiens contre une population civile désarmée.
Le rapport avertit que la famine pourrait rapidement dépasser le seul gouvernorat de Ghaza. D’ici la fin septembre, les régions de Deir el-Balah et de Khan Younès, situées au sud du territoire, risquent elles aussi d’être frappées. Le nombre de personnes touchées pourrait alors atteindre plus de 640 000.
Silence international
La déclaration de l’état de famine par l’ONU s’appuie sur des critères précis : au moins 30 % des personnes doivent souffrir de malnutrition, en particulier les enfants ; le taux de mortalité doit atteindre environ deux décès pour 10 000 habitants par jour ; et une personne sur cinq doit manquer de nourriture. « Cette famine n’est pas liée à des catastrophes naturelles mais à des décisions humaines. C’est une situation terrifiante », a souligné Jean-François Corty, président de Médecins du Monde.
Malgré l’ampleur de la catastrophe, la réponse internationale demeure limitée. Les mécanismes d’aide humanitaire se heurtent à des blocages politiques. De plus, le silence de plusieurs capitales arabes relègue le drame de Ghaza au second plan des priorités régionales.
Depuis mars, Israël maintient un blocus alimentaire total sur la bande de Ghaza. Les ONG locales et les rares journalistes encore présents – plus de 200 ayant été tués lors de frappes ciblées – alertent quotidiennement sur le risque d’un effondrement humanitaire irréversible dans les prochaines semaines.