Le Front des forces socialistes (FFS) dresse un tableau sombre de la situation générale qui prévaut dans le pays, à la veille de la rentrée sociale. Dans une déclaration rendue publique, le parti évoque « un contexte de crispation politique et d’incertitudes à tous les niveaux ».
« Jamais l’écart entre les immenses potentialités de la nation et l’ampleur des blocages qui la paralysent n’a été aussi visible. Jamais le pays n’a été confronté, simultanément, à d’aussi grands défis, tant sur le plan national que sur les plans régional et international », estime le FFS.
Pour le plus vieux parti de l’opposition, « l’Algérie reste prisonnière de l’unilatéralisme, de l’improvisation et d’un dysfonctionnement structurel ». Aussi alerte-il sur « la judiciarisation du politique et la gestion sécuritaire de la vie publique deviennent intenables, insupportables. L’arbitraire étouffe la société. Les arrestations, le harcèlement et les intimidations enferment le pays dans une spirale asphyxiante et dangereuse ».
À cela, estime le parti, « s’ajoutent le brouillage politique, les diversions et la multiplication des polémiques stériles qui saturent et polluent l’espace et le débat publics, accentuant l’opacité caractérisant la gestion des affaires du pays ».
La parti dénonce ce qu’il qualifie du «dumping politique » du pouvoir qui, selon les termes utilisés, « encourageant des structures para-politiques, dépourvues de représentations réelles, dans l’objectif de noyer le paysage politique national, ne fera qu’aggraver la situation ».
Ajournement des réformes
Le FFS relève aussi l’ajournement sine die des « réformes ». Parmi celles-ci « les lois régissant la sphère publique, et le dialogue annoncé en grandes pompes.Alors qu’il s’agit du socle essentiel de la vie démocratique du pays, les avant-projets de ces lois traduisent une résistance manifeste au changement et une volonté d’asseoir un contrôle absolu sur la société ».
Dans sa déclaration le FFS revient sur « le report anticonstitutionnel de la rentrée parlementaire », le « phénomène de la harga » et la « gestion archaïque de la sphère économique ».
« Au lieu de solutions durables et d’une vision courageuse et ambitieuse, le pouvoir persiste dans la fermeture et le déni des réalités. Cette gestion mine et sape la confiance nationale, avec de graves conséquences possibles sur la stabilité et la cohésion du pays », met en garde le FFS. Et d’ajouter : « Cette situation institutionnelle et politique s’accompagne d’une crise économique et sociale patente. Beaucoup de promesses, peu de réalisations : voilà à quoi se résume le bilan des gouvernements successifs ».
Le FFS appelle « à surmonter cette impasse à travers l’adoption d’un Nouveau Contrat Politique et Social ». « Un contrat qui dépasse les replâtrages, qui rompe avec les artifices politiques et institutionnels et qui ouvre de véritables perspectives pour l’État et pour la société ».