Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a ravivé mardi une ligne de fracture diplomatique en réaffirmant le soutien de Washington à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, à l’occasion de sa rencontre avec le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Par la voix du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie a « regretté » cette prise de position qu’elle juge en contradiction avec le droit international. Elle indique avoir « pris connaissance de la réaffirmation par le Département d’État de la position des États-Unis d’Amérique », tout en regrettant qu’elle émane « d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale ».
Le communiqué dénonce une posture qui contrevient à « la lettre et à l’esprit des résolutions du Conseil de sécurité ».
Insistant sur le cadre juridique onusien comme seul référentiel légitime, l’Algérie rappelle que « la question du Sahara Occidental relève fondamentalement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli ».
À ce titre, le territoire reste « non-autonome au sens de la Charte des Nations Unies », et son peuple « demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) » de l’Assemblée générale. Et de prévenir : « s’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit », rappelant que les paramètres fondamentaux du dossier sont « reconnus par l’Organisation des Nations Unies et ses principaux organes ».
Il est à rappeler que l’Algérie s’était vivement opposée à l’évolution des positions espagnole et française qui ont progressivement glissé vers un soutien plus explicite au plan marocain d’autonomie.
Le revirement de Madrid, officialisé par une lettre du président du gouvernement Pedro Sánchez au roi Mohammed VI en 2022, avait provoqué une crise diplomatique d’ampleur, marquée par le gel du traité d’amitié hispano-algérien. Quant à la France, son rapprochement affiché avec Rabat sur cette question a causé une crise diplomatique inédite de plusieurs mois.