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Sommet du G5 Sahel : 1 200 soldats tchadiens déployés dans la région des Trois-frontières


Les chefs d’État des pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Nigeret Tchad) et leurs partenaires se sont réunis du 15 au 16 février 2021 à N’Djamenapour examiner et dresser un bilan sur la situation sécuritaire, la lutte contre le terrorisme et le développement de la région. Cette rencontre devait également faire une évaluation des engagements pris lors dusommet de Pau, organisé par la France le 13 janvier 2020.

Tous les chefs d’État ont participé au Sommet ainsi que des dizaines de hauts de représentants. En marge du sommet de N’Djamena, le chef de l’État tchadien, Idriss DébyItno, a annoncé l’envoi de 1 200 soldats tchadiens dans la « zone des trois frontières » (Burkina Faso, Mali, Niger) pour renforcer la lutte contre les groupes armés dans une région meurtrie par les violences.

C’estle deuxième contingent que le Tchad met à la disposition de la force conjointe du G5 Sahel depuis sa création. Plus de 750 soldats sont déjà déployés à Wour dans le nord du pays.

Les questions de sécurité et de la lutte antiterroriste ainsi que le financement de la Force du G5 Sahel ont été au centre des discussions.

Les chefs de l’État du G5 Sahel ont appelé la communauté internationale à davantage de soutienet à la pérennisation du financement. « Notre volonté partagée de vaincre au plus vite le terrorisme dans le Sahel doit s’accommoder d’un réel engagement. Ce terrain de mobilisation des États du G5 Sahel doit être soutenu, renforcé, par l’ensemble de la communauté internationale », a déclaré le président tchadien.

« Nous avons bon espoir que les financements pérennes vont être mis en place par l’ensemble des partenaires de notre coalition, par les Nations Unies, par les partenaires pays pour permettre au G5 Sahel et progressivement à l’Afrique de prendre ses destins en main », a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron, qui a assisté par vidéoconférence, a exhorté lors de son allocution les pays de la région à un « sursaut politique » et « au retour de l’État dans les territoires délaissés ». Il a également mentionné la nécessité de « décapiter les groupes djihadistes » affiliés à Al-Qaïda, faisant référence au groupe Jamāʿatnuṣrat al-islāmwal-muslimīn, mené par le Touareg Iyad Ag Ghali.Ceci est un changement de cible puisque le sommet de Pau avait identifié l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) comme principal groupe armé terroristeà combattre.

Lors d’une récente sortie médiatique, le président Emmanuel Macron avait fait illusion à possibilité de réduireles troupes de l’Opération antiterroriste Barkhane, mais aucune annonce n’a été faite lors de cette 7e session ordinaire de la conférence des chefs d’État des pays du G5 Sahel.

Réagissant sur les conclusions dusommet de N’Djamena, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guetteres, a rappelé que « Le développement, l’État de droit et la bonne gouvernance sont les pierres angulaires de la stabilité de la région ». Il a également affirmé que « la Force conjointe du G5 Sahel doit disposer de financements stables et prévisibles. Ses opérations doivent être endossées par le Conseil de sécurité, au titre du chapitre VII, et financées de façon pérenne, y compris au moyen de contributions obligatoires ».

Le sommet de N’Djamena a lieu un an après le Sommet de Pau organisé par la France qui avait débouché sur un renforcement militaire dans la zone des « trois frontières » entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso et l’envoi de 600 soldats français supplémentaires, les faisant passer de 4 500 à 5 100 soldats.