Par un Tweet largement diffusé sur les réseaux sociaux ce jeudi 10 décembre, le président américain sortant Donald Trump a déclaré avoir signé un décret proclamant la reconnaissance de « la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ».
Il a ajouté sur son compte Twitter que « la proposition sérieuse, crédible et réaliste de l’autonomie (Plan de l’autonomie marocain) est la seule base d’une solution juste et durable pour une paix et une prospérité durables ».
À peine quelques minutes après, le cabinet royal marocain a réagi en déclarant que « le président Trump a informé Sa Majesté le Roi de la promulgation d’un décret présidentiel, avec ce que cet acte comporte comme force juridique et politique indéniable et à effet immédiat, portant sur la décision des États-Unis d’Amérique de reconnaitre, pour la première fois de leur histoire, la pleine souveraineté du Royaume du Maroc sur l’ensemble de la région du Sahara Marocain ».
Dans son tweet, le président Trump avait lié la question de la « reconnaissance de la souveraineté marocaine » à l’engagement du Maroc à normaliser ses relations avec Israël, comme l’avaient déjà fait récemment trois autres pays arabes, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
« C’est une autre journée historique! Nos deux grands amis, Israël et le Royaume du Maroc, ont convenu de relations diplomatiques complètes, un développement stratégique pour la paix au Moyen-Orient », a-t-il ajouté.
Le communiqué du Cabinet royal nuance le propos, évoquant une solution à deux États « vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, et que les négociations entre les parties palestinienne et israélienne restent le seul moyen de parvenir à un règlement définitif, durable et global de ce conflit ».
Le communiqué affirme aussi que les États-Unis vont ouvrir un consulat américain dans la ville de Dakhla à « vocation essentiellement économique » afin d’encourager les investissements américains.
Ces évènements interviennent dans un contexte politique et diplomatique tendu où des affrontements armés ont lieu entre le Maroc et le Front Polisario depuis les évènements d’El Guerguerat et la fin du cessez-le-feu.
En 1991, le Maroc et le Front Polisario avaient signé un cessez-le-feu qui a mené à la création de la Mission des Nations-Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSMO) dont le mandat principal prévoit une période transitoire pour la préparation d’un référendum par lequel le peuple sahraoui choisirait entre l’indépendance et l’intégration au Maroc.