En février 2023, le journaliste algérien Saad Bouakba a publié une chronique dans laquelle il qualifiait les habitants de la région de Djelfa de « vaches et moutons politiques ». Bien qu’il ait nié toute intention d’insulte, affirmant que ses propos relevaient de la satire journalistique, il n’échappa pas aux sanctions judiciaires.
Dans cet article, diffusé sur le site El Madar, Bouakba a employé des formules sarcastiques à l’égard de la wilaya de Djelfa et de ses habitants, en commentant le choix de la localité de Berrine pour accueillir un projet qatari d’élevage bovin. Il estimait que cette initiative constituait une « promotion » pour la région, déjà réputée pour son élevage ovin.
Ces propos ont provoqué une vive indignation parmi les habitants de cette wilaya, située à environ 300 km au sud d’Alger et connue pour son cheptel de moutons. Des associations et organisations locales ont alors déposé une plainte contre Bouakba, journaliste chevronné de 79 ans, célèbre pour sa plume mordante, notamment lorsqu’il écrivait sur les élections. Il était accusé d’incitation à la haine et d’atteinte à la dignité des habitants de cette région arabophone.
Bouakba fut convoqué pour enquête, placé sous contrôle judiciaire et poursuivi pour « discours de haine ». En octobre 2023, le procureur requit à son encontre cinq ans de prison ferme et une amende de 500.000 dinars algériens.
Selon son avocat, Abdelghani Badi, le texte de Bouakba relevait de la satire, ce que l’on appelle une « blague médiatique », et ne remplissait pas les critères du discours de haine, puisqu’il ciblait l’exploitation politique des habitants lors des élections. Le journaliste fut condamné à un an de prison, dont six mois ferme. En appel, la peine fut réduite à deux mois avec sursis, assortis d’une amende de 20.000 dinars algériens.
Fait notable : malgré l’allègement en appel, l’application de la loi relative au discours de haine contre Saad Bouakba contraste avec l’absence de poursuites pour d’autres formes de propos virulents ou polémiques diffusés sur les réseaux sociaux. Parmi eux, l’apparition d’une page intitulée « Archives du Chat et pionniers de la conscience » après la suppression d’une précédente page tenue par une personne connue sous le pseudonyme « Le Chat ». La nouvelle page reprenait des publications de l’ancienne, jugées par certains comme incitatrices ou offensantes envers la région de Kabylie.
Quand la ville de Djelfa devient une plaisanterie électorale
La vague de moqueries et de railleries visant la wilaya de Djelfa s’est largement propagée sur les réseaux sociaux, au point que la région est devenue un sujet récurrent de sarcasmes à chaque échéance électorale, avant comme après le scrutin.
Sur fond de musique d’un film historique, un militant algérien a publié sur la plateforme TikTok une vidéo satirique exprimant sa position à l’égard de l’élection présidentielle du 7 septembre 2024. Dans cette vidéo, il affirmait ne pas avoir participé au vote, ajoutant sur un ton moqueur : « Elle est intacte, crois-tu que j’habite à Djelfa, peut-être ? », autrement dit : « Ma main est propre, tu crois que je vis à Djelfa ? », en référence ironique aux habitants de cette région, et au fait que sa main ne portait pas la trace de l’« encre bleue » apposée lors du vote.
Cette mise en scène reprenait, sur un mode humoristique, une scène du film “Fajr el Islam” (L’Aube de l’Islam), dans laquelle l’un des personnages feint d’avoir la main paralysée après avoir brisé une statue païenne, sous le courroux supposé de « la divinité ». La vidéo illustre ainsi une critique moqueuse associée aux habitants de Djelfa, souvent décrits comme acquis au pouvoir et participant massivement aux élections, un cliché qui alimente les débats et la rhétorique haineuse sur les réseaux sociaux.
En contrepoint, une page Facebook relayant un article du site Djelfa Info publiait un classement de la wilaya selon son taux de participation aux scrutins des dernières années. Ce classement la plaçait au 17ᵉ rang national, avec un taux de 58 %, contredisant ainsi l’image stéréotypée qui circule à son sujet.
La fréquence de ce discours visant les habitants de Djelfa et de la Kabylie s’est accrue avec le Hirak de 2019, notamment à travers des pages incitant à la haine contre les populations de ces deux régions.
Payer pour la haine : des campagnes financées qui alimentent le discours régionaliste dans l’espace numérique
Lors de l’élection algérienne du 7 septembre 2024, les réseaux sociaux ont été le théâtre d’une intensification du discours régionaliste et de l’emploi de termes polarisants. Ce discours n’était ni spontané ni circonstanciel : il s’inscrivait dans un schéma récurrent, réactivé à chaque échéance électorale.
Ce qui inquiète, c’est que cette rhétorique ne s’est pas propagée uniquement par les publications d’utilisateurs ordinaires, mais qu’elle a été amplifiée et renforcée par des campagnes publicitaires payantes sur des plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok et YouTube. Ces plateformes, censées protéger leurs utilisateurs contre les discours de haine, n’ont pas imposé de restrictions efficaces sur le contenu de ces annonces, permettant ainsi la diffusion de messages clivants, parfois ouvertement racistes, en échange de revenus publicitaires.
Pour vérifier le rôle de ces plateformes dans la diffusion de la violence à caractère régionaliste, l’autrice de l’enquête, en collaboration avec une équipe d’experts du numérique – Feryel M., directrice de projet chez Civitech , Asma A., étudiante à l’École supérieure d’informatique (ESI) , Sarah B., doctorante à l’ESI ; Ahmed S., programmeur indépendant – a mené une expérience numérique de terrain afin de repérer et de suivre les publicités et publications contenant des termes régionalistes polarisants, durant les deux mois précédant et suivant l’élection.
L’équipe a documenté, au cours de cette surveillance, des dizaines de campagnes publicitaires financées comportant des expressions polarisantes, dont certaines incitaient directement à la haine envers des groupes politiques ou régionaux spécifiques. Facebook et Instagram ont autorisé la diffusion de ces annonces sans aucune objection, malgré la présence d’un contenu contraire à leurs propres politiques éditoriales.
Les termes repérés ont été classés selon la catégorie d’utilisation (pro-gouvernement, anti-gouvernement, discours satirique/neutre), la portée observée avant et après le scrutin, leur usage dans des publicités sponsorisées, ainsi que les zones géographiques les plus ciblées par ces messages. Les résultats de l’étude ont montré une nette augmentation de l’usage des « termes et expressions régionalistes » après les élections, particulièrement dans les grandes villes.
Certaines expressions comme « Bousbaa L’Zrag » (« doigt bleu », allusion aux votants ayant l’encre électorale sur le doigt. Terme associé aux « fidèles inconditionnels ») et « Zouaves » (référence historique devenue insulte envers des opposants. Terme associé aux “supposés traitres”) ont été utilisées dans des publicités payantes, ce qui a contribué à leur amplification et à leur diffusion. D’autres slogans, comme « Dawla madania machi askaria » (« Un État civil, pas militaire »), ont connu une large propagation à travers les commentaires et débats politiques.
Le rapport conclut que les réseaux sociaux n’ont imposé aucune restriction réelle à la circulation de ces expressions régionalistes et que les publicités payantes ont été un facteur clé de leur amplification, révélant ainsi une forme de « tolérance » des plateformes numériques en échange de revenus publicitaires, sans considération pour les dommages sociaux engendrés.
Djelfa dans la ligne de mire du cyberharcèlement : lecture de la scène électorale
Pour évaluer concrètement la participation électorale dans la wilaya de Djelfa, l’autrice de l’enquête s’est rendue sur place le 7 septembre 2024 afin de couvrir le scrutin, de recueillir les impressions des habitants sur le discours haineux circulant en ligne et d’observer leurs réactions face aux moqueries et polarisations nourries par les algorithmes.
Elle a visité six bureaux de vote : le collège « Mekouas Belkacem », le collège « Foudili Abdelkader », l’école primaire « Belkheiri M’Barka », le lycée « Si Cherif Ben El-Ahrache », le collège « 18 février » et le collège « Hanichi Mohamed Nord ». Dans la matinée, l’affluence des électeurs était faible, mais elle s’est accrue après la mi-journée.
Nous avons échangé avec quelques jeunes sur place au sujet de la participation électorale. Certains ont souligné le désintérêt croissant de la jeunesse pour les élections, alors qu’autrefois, à l’époque de Bouteflika, Djelfa enregistrait une forte affluence, portée par la promesse de devenir capitale. Aujourd’hui, expliquent-ils, beaucoup de jeunes songent plutôt à émigrer.
À l’inverse, d’autres jeunes ayant pris part au scrutin affirment voter pour préserver la paix et la stabilité du pays, et permettre au président d’achever ce qu’il a accompli durant son premier mandat.
Concernant le discours haineux circulant sur les réseaux sociaux, un jeune précise que les habitants d’origine ne prêtent guère attention à ce genre d’accusations. Un agent dans un bureau de vote décrit, lui, les habitants de Djelfa comme pacifiques, estimant que les moqueries liées à leur forte participation proviennent le plus souvent d’opposants au régime.
Un autre citoyen explique que la mobilisation électorale dans la région est particulièrement forte lors des municipales, sous l’effet du « système des tribus » , les habitants soutenant les candidats issus de leur propre clan.
La loi algérienne contre le discours de haine
Face à la montée du discours haineux ces dernières années, le législateur algérien a adopté en 2020 une loi de lutte contre la discrimination et le discours de haine. La loi n° 20-05 définit ce dernier comme « toute forme d’expression qui diffuse, encourage ou justifie la discrimination, ainsi que toute expression comportant mépris, insulte, hostilité, haine ou violence dirigée contre une personne ou un groupe de personnes en raison de leur sexe, race, couleur, ascendance, origine nationale ou ethnique, langue, appartenance géographique, handicap ou état de santé ».
Les sanctions prévues sont les suivantes :
- Discrimination: prison de 1 à 3 ans et amende de 100.000 à 300.000 DA.
- Discours de haine : prison de 2 à 5 ans et amende de 200.000 à 500.000 DA.
- Discours de haine comportant un appel à la violence : prison de 3 à 7 ans et amende de 300.000 à 700.000 DA.
La loi prévoit également la création d’un Observatoire national de prévention de la discrimination et du discours de haine, chargé de surveiller ces phénomènes, de les analyser et de proposer des mesures préventives efficaces.
Il convient de rappeler que l’Algérie a signé, en 1966, la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale et l’a ratifiée en 1972.

Des propos tissés de haine qui ont conduit à des condamnations
Le 1er mai 2025, la justice algérienne a ordonné le placement en détention provisoire de l’universitaire Mohammed Lamine Belghit, à la suite d’une déclaration sur la langue amazighe, jugée par les autorités attentatoire à l’unité nationale et constitutive d’incitation au discours de haine.
Depuis 2018, les réseaux sociaux ont vu se multiplier les campagnes de haine ciblant les habitants de la région de Kabylie. De nombreuses pages ont diffusé un discours prônant la discrimination et l’exclusion des habitants de cette région, en exploitant des divergences politiques ou des différences linguistiques et culturelles.
Parmi les figures ayant suscité de vives polémiques dans ce contexte figure Naïma Salhi, présidente du Parti de l’équité et de la Proclamation (PEP), qui a déclaré, dans des publications et vidéos, refuser que sa fille parle la langue amazighe. Lors du mouvement populaire Hirak, elle avait également appelé à boycotter ceux qui brandissaient le drapeau amazigh.
Avant sa déclaration controversée sur le drapeau amazigh en 2019, Naïma Salhi avait déjà fait l’objet, en 2018, de campagnes de harcèlement comprenant des menaces et des confrontations virulentes, en raison de ses prises de position. Elle avait toutefois précisé par la suite que ses propos ne visaient pas les Kabyles, mais les « Zouaves ».
Le terme « Zouaves » désigne l’engagement de certains habitants locaux d’Algérie dans des unités militaires créées par la France coloniale pour renforcer sa puissance durant l’occupation. Le corps des Zouaves fut fondé à Alger et comprenait des membres issus de diverses origines, et non pas uniquement de Kabylie. Ce terme sert parfois à rappeler la réalité de leur rôle de « mercenaires » employés par la France pour faciliter son projet colonial, selon l’historien Mohamed Arezki Ferrad.
Un tribunal algérien a condamné Naïma Salhi à six mois de prison ferme et à une amende de 50.000 dinars algériens, pour atteinte à l’intégrité du territoire et diffusion de publications portant atteinte à l’intérêt national.
Concernant les raisons de ces campagnes, le journaliste Mohamed Iouanoughene explique :« Depuis plus de dix ans, circulent en masse documents, vidéos et articles présentant la Kabylie et ses habitants comme des traîtres, leur imputant la responsabilité des diverses tragédies vécues par le peuple algérien ».


Comment les algorithmes participent à la diffusion du discours de haine
Avec la montée du discours haineux sur les réseaux sociaux, en particulier lors des périodes politiques sensibles qu’a traversées l’Algérie, une question centrale se pose : quel est le rôle des algorithmes dans l’amplification et la propagation de ce discours ?
Selon Djallel Bouabdallah, expert en transformation numérique et en cybersécurité, les algorithmes des réseaux sociaux sont conçus pour mettre en avant le contenu qui génère le plus d’interactions, quelle qu’en soit la nature. Or, ce type d’engagement est souvent suscité par des contenus émotionnels ou provocateurs, ce qui permet au discours haineux de se répandre davantage puisqu’il alimente colère et divisions. L’algorithme ne connaît pas la morale : il ne lit que les chiffres, ce qui conduit à amplifier involontairement ce type de discours.
Bouabdallah compare la conception algorithmique à une boussole qui oriente le contenu vers des segments précis d’utilisateurs. Quand ces algorithmes reposent sur les préférences et comportements passés, ils enferment l’utilisateur dans des « bulles informationnelles » qui nourrissent ses biais, l’exposant de façon répétée à des propos haineux ou trompeurs, surtout si ce contenu est populaire dans son réseau.
Concernant la frontière entre liberté d’expression et discours de haine, Bouabdallah souligne que cette distinction exige une compréhension fine du contexte culturel et linguistique, ce que les algorithmes ne maîtrisent pas encore suffisamment. D’où la nécessité, selon lui, que les plateformes combinent intelligence artificielle et modération humaine, en collaboration avec des experts locaux et des organisations civiles, pour saisir les sensibilités spécifiques.
Il ajoute :« Les algorithmes sont souvent mieux calibrés pour les langues mondiales comme l’anglais, mais peinent à comprendre les dialectes locaux ou les expressions culturelles en arabe, en amazighe et même en français à accent nord-africain. Cette lacune laisse passer un discours haineux qui n’est ni détecté ni sanctionné de la même manière que dans d’autres contextes linguistiques ».
Bouabdallah relève aussi que les réponses des géants du numérique varient selon le poids économique ou politique des marchés. L’Algérie, comme nombre de pays africains et arabes, n’est pas prioritaire dans leurs stratégies de modération algorithmique. Leurs efforts sont souvent limités ou tardifs, ce qui rend l’espace numérique plus vulnérable au discours haineux et aux manipulations politiques ou sociales.
Pour l’expert, il est indispensable de transformer cette responsabilité morale en obligation légale contraignant les plateformes à prendre en compte les contextes locaux, à renforcer les mécanismes de signalement et de suivi, et à veiller à ce que l’IA ne serve pas à aggraver les divisions sociales.
En conclusion, au vu de ce qu’a documenté l’autrice de l’enquête lors de la couverture de la dernière élection présidentielle algérienne, et à la lumière des outils de veille numérique utilisés, il ressort que le discours de haine en Algérie n’est plus seulement le reflet spontané de tensions politiques et sociales : il est désormais orienté et amplifié par des outils numériques, conséquence d’un design algorithmique privilégiant l’engagement et le profit au détriment de la sécurité sociale.
Bien que les autorités algériennes aient légiféré contre le discours de haine et poursuivi des individus pour sa diffusion, la question demeure : quelles mesures juridiques peuvent être prises à l’encontre des sociétés qui possèdent ces plateformes ? Certaines pratiques constatées relèvent en effet de la compétence des tribunaux algériens, puisque les crimes numériques commis visent des citoyens à l’intérieur des frontières nationales.
Fermer les yeux sur ce type de discours, ou le traiter de manière sélective, contribue à le banaliser encore davantage. Et pendant que l’on se concentre sur les personnes qui le propagent, ses véritables concepteurs restent hors d’atteinte.
Nous avons contacté l’équipe de Meta pour obtenir un commentaire, mais n’avons reçu aucune réponse au moment de la publication de cette enquête.
- Propagation des termes régionalistes et les zones visées:
Type de contenu | Nb de publication avant les élections | Nb publication après les élections | Publicités sponsorisées utilisées ? (détectées) | Zones ciblées (approx.) | |
بوصبع لزرق Les fidèles inconditionnels | Pro-régime | 4462 | 15834 | Oui (10) | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
الشياتين Les flatteurs | Pro-régime | 9334 | 12027 | Aucune détectée | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
الحفافات Les coiffeuses flatteuses | Pro-régime | 10295 | 8480 | Oui (50 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
الشكارة Chkara Le sac d’argent (Les achetés) | Pro-régime | 9204 | 8316 | Aucune détectée | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
الموالين Les loyaux | Pro-régime | 8161 | 15881 | Oui (32 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
البياعين Les colporteurs | Pro-régime | 4073 | 18846 | Oui (39 pubs) | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
بني وي وي Béni « oui oui » | Pro-régime | 11007 | 17285 | Aucune détectée | Kabylie et zones côtières |
الياغورت Les mous, comme du yaourt | Pro-régime | 12823 | 8719 | Oui (46 pubs) | Kabylie et zones côtières |
حراس الاستقرار Les gardiens de la stabilité | Pro-régime | 14566 | 8719 | Oui (20 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
الشعب المختار Le peuple élu | Pro-régime | 5269 | 10151 | نعم (17 إعلانًا) Oui (17 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
ولاد النظام Les fils du système | Pro-régime | 3220 | 17230 | Aucune détectée | Kabylie et zones côtières |
الديماجوجيين Les démagogues | Pro-régime | 9243 | 19772 | Oui (41 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
السيرك الانتخابي Le cirque électoral | Pro-régime | 19772 | 19021 | Oui (11 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
مناطق الظل Les zones d’ombre | Pro-régime | 14232 | 16052 | Oui (21 pubs) | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
الطوابيريين Les habitués des files d’attente | Pro-régime | 6493 | 13970 | Aucune détectée | Kabylie et zones côtières |
المعريفيست Les pistonnés | Pro-régime | 3608 | 13245 | Oui (31 pubs) | Grandes villes (Alger, Oran, Annaba) |
ناس الطحين والزيت Les profiteurs de l’aide alimentaire | Pro-régime | 3330 | 8290 | Aucune détectée | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
سكان الطوابير Les habitants des files d’attente | Pro-régime | 10302 | 15050 | Oui (18 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
المصفقين Les applaudisseurs | Pro-régime | 4257 | 6044 | Oui (18 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
المنبطحين Les soumis | Pro-régime | 5231 | 19565 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
عشاق الدزاير الرسمية Les amoureux de l’Algérie officielle | Pro-régime | 12739 | 5614 | Oui (29 pubs) | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
ناس الولاء المطلق Les loyaux absolus | Pro-régime | 12541 | 9821 | Oui (27 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
دعاة العهدة الخامسة Les partisans du 5e mandat | Pro-régime | 11434 | 12494 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
أبناء السيستام Les enfants du système | Pro-régime | 6022 | 12372 | Aucune détectée | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
شعب الدوموند Le peuple des formulaires (assistés) | Pro-régime | 9373 | 17674 | Oui (48 pubs) | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
عبيد الصندوق Les esclaves de l’urne | Pro-régime | 12840 | 6876 | Oui (16 pubs) | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
ناس الحزب الواحد Les gens du parti unique | Pro-régime | 12467 | 11276 | Aucune détectée | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
ولاد الفوق Les enfants du haut -de l’élite | Pro-régime | 8886 | 16059 | Oui (15 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
ناس الشكارة والعطايا Les gens des sacs d’argent et cadeaux | Pro-régime | 11766 | 11420 | Oui (50 pubs) | Kabylie et zones côtières |
المريدين تاع السلطة Les disciples du pouvoir | Pro-régime | 4922 | 15045 | Oui (36 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
عبيد الشهادة الزرقاء Les esclaves du certificat bleu | Pro-régime | 4389 | 10339 | Oui (24 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
الواقفين دايما Ceux qui restent debout | Anti-régime | 10997 | 5088 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
الزواف Les Zouaves (traîtres supposés) | Anti-régime | 14214 | 15753 | Oui (29 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
أولاد فرنسا Les fils de la France | Anti-régime | 7859 | 13338 | Oui (16 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
الحركى الجدد Les nouveaux harkis | Anti-régime | 10225 | 6429 | Oui (24 pubs) | Kabylie et zones côtières |
تاع الحراك Les militants du Hirak | Anti-régime | 14210 | 18126 | Oui (34 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
ناس الفيسبوك الثوري Les Facebookeurs révolutionnaires | Anti-régime | 6856 | 13435 | Oui (22 pubs) | Grandes villes (Alger, Oran, Annaba) |
جماعة الماك Les partisans du MAK | Anti-régime | 13116 | 13970 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
أصحاب دولة مدنية Les partisans de l’État civil | Anti-régime | 10928 | 17679 | Oui (26 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
العصيانجيين Les désobéissants | Anti-régime | 5495 | 18739 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
أولاد الاستعمار Les enfants du colonialisme | Anti-régime | 7307 | 18151 | Aucune détectée | Grandes villes (Alger, Oran, Annaba) |
دعاة الفوضى Les promoteurs du chaos | Anti-régime | 4889 | 9591 | Oui (24 pubs) | Kabylie et zones côtières |
الرواجا Les propagateurs de rumeurs | Anti-régime | 8586 | 16913 | Oui (27 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
خاوتنا الزواف Nos frères zouaves | Anti-régime | 14208 | 14185 | Oui (31 pubs) | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
ناس الكوراج في الفيسبوك Les courageux de Facebook | Anti-régime | 12058 | 16776 | Oui (17 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
صهيون Sionistes | Anti-régime | 12276 | 16147 | Oui (23 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
بربر Berbères | Anti-régime | 8703 | 14899 | Oui (36 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
الخلايا الزوافية Les cellules zouaviennes | Anti-régime | 6815 | 5592 | Oui (47 pubs) | Sud et wilayas rurales |
الخونة السياسيين Les traîtres politiques | Anti-régime | 4662 | 13802 | Oui (45 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
دعاة القطيعة Les partisans de la rupture | Anti-régime | 14930 | 19984 | Oui (26 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
اللاجئين السياسيين الافتراضيين Les réfugiés politiques virtuels | Anti-régime | 11934 | 8457 | Oui (34 pubs) | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
المتمردين ضد القانون Les rebelles contre la loi | Anti-régime | 7465 | 12650 | Oui (15 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
عبدة الحرية المطلقة Les adorateurs de la liberté absolue | Anti-régime | 11983 | 19412 | Aucune détectée | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
ضحايا المؤامرة Les victimes du complot | Anti-régime | 11813 | 7159 | Oui (22 pubs) | Grandes villes (Alger, Oran, Annaba) |
ناس دولة العسكر Les gens de l’État militaire | Anti-régime | 11880 | 7703 | Oui (36 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
دعاة الإنفصال Les séparatistes | Anti-régime | 13579 | 13221 | Aucune détectée | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
أصحاب المشاريع الوهمية Les porteurs de projets fictifs | Anti-régime | 9544 | 19721 | Oui (25 pubs) | Sud et wilayas rurales |
السبابين السياسيين Les insulteurs politiques | Anti-régime | 11693 | 8176 | Oui (43 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
الحراكيين الدائمين Les Hirakistes éternels | Anti-régime | 12581 | 8952 | Oui (12 pubs) | Kabylie et zones côtières |
مهرجي السياسة Les clowns de la politique | Anti-régime | 12901 | 10831 | Oui (50 pubs) | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
ناس البث المباشر Les gens du live | Anti-régime | 12827 | 17464 | Oui (45 pubs) | Sud et wilayas rurales |
عبيد الهاشتاغات Les esclaves des hashtags | Anti-régime | 5899 | 6384 | Aucune détectée | Kabylie et zones côtières |
الهاربين للدياسبورا Ceux qui fuient vers la diaspora | Phrases satiriques | 14680 | 17755 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar) |
الأحرار بلا مشاريع Les libres sans projets | Phrases satiriques | 6910 | 7336 | Aucune détectée | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
تنتخبوا وتزيدوا تسبوا Vous votez et vous continuez à insulter | Phrases satiriques | 14303 | 14048 | Oui(11 pubs) | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
عطوهم شكارة وصوتوا Donnez-leur une mallette et laissez-les voter | Phrases satiriques | 6619 | 18854 | Oui (31 pubs) | Sud et Wilayas rurales |
الزواف راهم حاكمين الفيسبوك Les Zouaves tiennent Facebook | Phrases satiriques | 10535 | 8781 | Oui (48 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
دولة مدنية ماشي عسكرية وبلا انتخابات État civil, pas militaire, sans élections | Phrases satiriques | 13059 | 6897 | Oui (30 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
اللي يرفض التصويت يرفض الخبز Qui refuse de voter refuse le pain | Phrases satiriques | 4214 | 12215 | Aucune détectée | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
حزب الطوابير الوطنية Parti des files d’attente nationales | Phrases satiriques | 10700 | 13719 | Oui (15 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
التغيير يبدأ في الفيسبوك وينتهي في الكافي Le changement commence sur Facebook et finit au café | Phrases satiriques | 14060 | 6981 | Aucune détectée | Sud et Wilayas rurales |
شعب التحواس والمطالبة Peuple de la balade et de la revendication | Phrases satiriques | 8912 | 15346 | Oui (12 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
انتخبوا على الجوع وزيدوا بكوا Votez pour la faim et continuez à pleurer | Phrases satiriques | 3946 | 17304 | Oui (30 pubs) | Kabylie et zones côtières |
الشكارة هي المستقبل Le sac (d’argent) est l’avenir | Phrases satiriques | 12190 | 7891 | Oui (34 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
يحبوا يسبوا ويسلكوا Ils aiment insulter et profiter | Phrases satiriques | 4100 | 8720 | Oui (39 pubs) | Sud et Wilayas rurales |
الشعب اللي يخاف من التغيير Le peuple qui a peur du changement | Phrases satiriques | 9338 | 8894 | Oui (11 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
الجيل اللي يحب يهدر وما يحب يخدم La génération qui aime parler mais pas travailler | Phrases satiriques | 5181 | 8439 | Aucune détectée | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
ثوار القهاوي واللايفات Les révolutionnaires des cafés et des lives | Phrases satiriques | 10776 | 17924 | Oui (38 pubs) | Grandes villes (Alger, Oran, Annaba) |
الانتخابات تاع الكوكايين السياسي | Phrases satiriques | 13883 | 11743 | Oui (16 pubs) | Sud (Ouargla, Tamanrasset, Adrar |
الديماجوجية السياسية فن جزائري La démagogie politique, un art algérien | Phrases satiriques | 3066 | 9632 | Oui (34 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
السيستام ما يتبدلش بالهضرة Le système ne change pas avec des paroles | Phrases satiriques | 7698 | 8013 | Oui (19 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
ديما نقولو العام زين On dit toujours que l’année est bonne | Phrases satiriques | 12169 | 10210 | Aucune détectée | Hauts Plateaux (Bordj, M’sila, Tébessa) |
اللي يحب التغيير يقعد في داره Celui qui veut le changement reste chez lui | Phrases satiriques | 12740 | 12467 | Oui (13 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
اللي يحب الديموقراطية وما يروحش يصوت Celui qui aime la démocratie mais ne va pas voter | Phrases satiriques | 3084 | 12040 | Oui (20 pubs) | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
واحد ما يحب الدولة وكلش عليها Personne n’aime l’État mais tout le monde dépend de lui | Phrases satiriques | 8322 | 16100 | Aucune détectée | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
الحرية عندهم هي السبان فقط Pour eux, la liberté c’est juste insulter | Phrases satiriques | 8357 | 9954 | Aucune détectée | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
سياسة التحواس والطنطنة Politique de la balade et du bruit | Phrases satiriques | 3422 | 13125 | Aucune détectée | Wilayas de l’intérieur (Sétif, Batna, Djelfa) |
التغيير يبدأ بالتقشاب وينتهي بالسكات Le changement commence par les blagues et finit en silence | Phrases satiriques | 7586 | 14291 | Aucune détectée | Kabylie et zones côtières |
الشكارة تصنع الرؤساء Le sac (d’argent) fabrique les présidents | Phrases satiriques | 7198 | 8593 | Aucune détectée | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
السيستام باقٍ ونحن نحلل Le système reste et nous on analyse | Phrases satiriques | 10428 | 9153 | Oui (30 pubs) | Hauts Plateaux (Bordj Bou Arreridj, M’sila, Tébessa) |
السيستام عمره ما يتبدل بصوالحكم Le système ne change jamais avec vos histoires | Phrases satiriques | 6103 | 16182 | Oui (40 pubs) | Grandes villes (Alger, Oran, Annaba) |
شعب القيل والقال والشكوى Peuple des ragots et des plaintes | Phrases satiriques | 4498 | 12898 | Oui (44 pubs) | Wilayas de l’Ouest (Oran, Mostaganem, Chlef) |
السيستام قاعد والشعب يحوس Le système est assis et le peuple cherche | Phrases satiriques | 12959 | 11791 | Aucune détectée | Wilayas du Centre (Médéa, Blida, Tipaza) |
الانتخابات نهار للضرب ونهار للبكاء Les élections : un jour pour se battre, un jour pour pleurer | Phrases satiriques | 14440 | 15270 | Oui (13 pubs) | Kabylie (Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira) |
- Cette enquête a été réalisée en collaboration avec ARIJ.