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Le circuit du Trésor, antre du pouvoir monétaire en Algérie

Dans cette analyse, l’économiste Fatiha Talahite explique comment les arrangements institutionnels mis en place dans la France de l’après-guerre excluant les «  indigènes  » et leurs institutions –refoulés dans «  l’informel » –, ont façonné l’économie de l’Algérie postcoloniale.


Ministère algérien des finances. Photo DR

Dans une première analyse, nous avons examiné la politique monétaire menée par la Banque d’Algérie sous la présidence de Bouteflika. Notre conclusion était que ceci n’était que la face visible de l’iceberg, la Banque d’’Algérie ayant servi d’’interface formelle avec les institutions financières internationales (FMI et Banque Mondiale), dont elle semblait appliquer les conseils à la lettre, tandis qu’une large part du pouvoir monétaire s’était déplacée vers un compte spécial du Trésor, le Fond de régulation des recettes (FRR), dont la gestion était opaque. Dans cette seconde partie, nous allons voir comment le FRR a renforcé le poids financier du Trésor public par l’accumulation des excédents de la fiscalité pétrolière, lui permettant ainsi de contourner les contraintes de la politique monétaire.